31 août 2012

Drôle de tram




Le collectif anti-tracé (de la ligne 2) a déposé un recours gracieux auprès du Préfet et du Premier ministre pour faire annuler le projet de ligne 2 du tramway de Nice. Il faut reconnaître que les arguments développés par les opposants sont plutôt sérieux et qu’une annulation du tram-métro à la niçoise est toute à fait plausible.

Cette éventuelle annulation serait-elle pour autant un accident industriel pour le maire de Nice ? Je ne le pense pas. J’ai encore en mémoire la relative facilité avec laquelle il avait renoncé à son projet de tram sur la Prom. Devant la popularité supposée du tram, il s’est en effet engagé un peu précipitamment pour ce projet de ligne 2 qui ne figurait même pas dans la première version de son programme électoral. Mais devant la charge financière et le coût politique (le tram ne devient consensuel… qu’après les travaux !), il peut être tenté de se débarrasser de cette patate chaude. Dans ce cas, renvoyer le projets aux calendes grecques tout en accusant ses opposants de sabotage pourrait être un vrai bonheur...

Pour ma part, je me dis que, décidément, les 10 propositions de notre liste Gauche Autrement aux dernières élections municipales sont plus que jamais d’actualité (voir « Se déplacer autrement à Nice »)

26 août 2012

Sous les yeux du sélectionneur…


Didier Deschamps et un supporter...

Pour ma rentrée au Ray, je suis presque comblé : un match enlevé, avec du jeu et des buts et, au final, un score nul (2-2) presque flatteur  pour la grosse cylindrée qu’est le LOSC tant le Gym a bénéficié d’un grand nombre d’occasions franches. Le tout sous le regard attentif de Didier Deschamps himself, le tout nouveau sélectionneur de l’équipe de France qui avait fait le déplacement pour superviser joueurs lillois et, qui sait, niçois…

Du coup, il y a tout lieu d’être optimiste pour l’issue de ce championnat d’équipes à petit budget où tout sera possible entre la 5e et la 20e place. Sur ce que j’ai vu cet après-midi, le Gym a de quoi s’en tirer cette saison, une fois de plus, et Christian Estrosi ne connaîtra pas le désagrément d’inaugurer son Grand Stade avec un match de 2e division.

A propos du Grand Stade justement, je me souvenais être parti en vacances en pleine polémique (voir sur mon blog), le supporters rejetant violemment le nom d’Allianz Riviera donné à l’ouvrage par des assureurs allemands contre menue monnaie. A mon retour, quelle ne fut ma surprise de lire dans Nice-Matin que cette polémique avait été remplacée par un aimable débat entre supporters pour trouver des noms… aux tribunes. Il est vrai qu’entre-temps, le maire avait juré ses grands dieux qu’il n’était pour rien dans le choix honni (mon œil !) et qu’il allait lancer un grand débat sur le nom des tribunes. Bravo l’artiste ! Cela dit, si le mécontentement subsistait, je suggère qu’on donne un nom différent à chacune des 40 000 places d’Allianz Riviera. Quel beau débat en perspective !

23 août 2012

Nuit blanche à Seattle



Les horaires de votre vol retour étant si matinaux, nous nous attendons à passer une derrière nuit américaine quasiment blanche, d'où ce petit clin d'oeil au couple Meg-Tom qui ne manquait pas de charme.

C'est devant la tombe mausolée de Jimi Hendrix, au Greenwood Memorial Park de Renton dans les environs de Seattle, que c'est achevée la partie active de notre voyage, une heure après avoir revu au EMP Museum une grand partie de l'inoubliable concert de Woodstock où l'on peut voir l'artiste à la fois possédé par sa musique et incroyablement perfectionniste dans son exécution. Depuis le départ, j'ai évoqué dans ce blog, entre autres, Scott Fitzgerald, John Wayne et Sydney Pollack. L'hommage à Hendrix est aussi une façon de noter la richesse et la diversité de la culture populaire américaine.

Mais bien sûr, en ce jour de quasi-départ, nous n'oublions pas qu'il y a quatre ans, presque jour pour jour, nous étions à la Convention Démocrate de Denver, celle qui a créé la dynamique de la victoire de Barack Obama en novembre. A vrai dire, cette année, nous ne doutons pas de sa réélection (promotion de l'Education contre diète fiscale, ça ne vous rappelle rien ?). Mais cette belle assurance ne nous a pas empêché d'acheter un petit talisman à Pike Market, que nous avons illico affiché à la fenêtre de notre hôtel.

Merci à tous ceux qui ont suivi ce carnet de voyage (en fait jumelé avec celui de DBM). Gump se joint à moi pour vous souhaiter une bonne rentrée.

Achever sa "tournée" américaine dans les rues de Seattle, pour Gump, c'est le Nirvana !

20 août 2012

Pacific dreams



Sur cette immense plage de sable fin de Lincoln City à moitié effacée par la brume, nous pouvons enfin, vagues écumantes et surface métallisée, apercevoir l'Océan Pacifique. Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons devant lui après avoir traversé le continent, mais la rencontre reste magique.

Face à l'Atlantique et, a fortiori, la Méditerranée, on imagine toujours l'autre rive. Pas avec le Pacifique. Lui, c'est l'infini. Il n'y a rien au-delà de sa surface imaginée que nos fantasmes et nos rêves.... Je reste ainsi un long moment fasciné par le spectacle, les jambes dans l'eau glaciale et l'esprit au-delà de l'horizon.

Sur la plage, malgré le crachin, de nombreuses familles de Natives de la région s'ébattent joyeusement avec cette gaieté innocente que l'on associe aux jeux balnéaires d'avant le bronzage obligatoire et la planche à voile (voir, sur le blog de Dominique, Les bouches de Kotor). Me voilà ramené à la réalité.

Mais comme c'était notre jour de chance, ce moment rare fut prolongé un peu plus tard quand, sur une route en corniche, nous pûmes apercevoir quelques baleines très rock and roll jouant frénétiquement avec les courants de l'océan gris.

Par contre, la journée fut moins grandiose pour le pauvre Gump. Lui qui pensait que courir à Salem n'était pas sorcier a connu bien des déboires dans la pourtant modeste capitale de l'Oregon. Quelques erreurs d'aiguillage en firent un coureur errant qui se retrouva deux heures plus tard avec plus de 18 kilomètres au compteur. Heureusement, le GPS DBM lui sauva la mise en le téléguidant depuis l'hôtel. Les héritiers d'Eugène Sue n'auront donc pas à écrire "le Gump errant"...

Forrest a retrouvé son chemin

18 août 2012

Sur la route



Après le Yellowstone, nous avons poursuivi notre périple, traversant l'Idaho et l'Oregon pour rejoindre la Côte Pacifique. Avec environ 4000 miles soit 6500 kilomètres, la Nissan de location immatriculée dans l'Illinois (Forza Obama !), sans être Juke, n'en a pas moins fait preuve de vaillance. Tous ces miles, cela peut sembler beaucoup, mais aux USA, la route est une composante essentielle du voyage. Avec des paysages souvent à couper le souffle, leurs trucks rutilants et leurs bikers débonnaires (voir le blog de Dominique), même les Interstates-autoroutes sont sexys en Amérique. Bien sûr, nous préférons les routes secondaires, en général peu fréquentées, qui permettent d'atteindre la vérité du pays. Par exemple, avec ces petites villes et leur Main street very quiet, leur réservoir d'eau à la Bagdad café, leur funeral home, leurs innombrables églises et leurs bars souvent too much. Elles se ressemblent et pourtant ne sont jamais vraiment les mêmes : villes fantômes, bourgs ruraux, ou clones de Wisteria Lane, leurs atmosphères peuvent être très différentes.

Bien sûr, il faut que l'accompagnement musical soit à la hauteur. Cette année, nous avons opté pour une dominante Creedence Clearwater Revival (Heard It Through The Grapevine).

Au-delà des grands rendez-vous avec la géographie, l'histoire et la culture du pays, que vous avez pu prévoir et programmer, la route américaine vous offre bien des surprises. A fortiori, quand vous roulez dans des régions traditionnellement oubliées par les touristes européens.

C'est ainsi que de Jackson Hole (Wyoming) à Salem (Oregon), nous avons eu notre lot d'inattendues découvertes. Nous avons ainsi parcouru à pied une partie des Craters of the Moon, un immense territoire volcanique situé à l'est de Boise, avec la sensation de marcher sur la Lune... ou sur la Terre, le jour d'après la catastrophe ultime. Nous avons également suivi le spectaculaire Hells Canyon de la rivière Snake, à l'ouest de l'Idaho.

Le soir même, sur une route de montagne, au milieu des sapins de Douglas, dans une atmosphère digne de Twin Peaks, nous avons rencontré, entre autres animaux, un cerf et un ours. Le troisième jour, sur la plus belle autoroute du monde, nous avons épousé le cours de la Columbia River avec des paysages qui, dans une première partie, ressemblaient à un petit Colorado, avant de devenir, dans la seconde, fjord norvégien.

Et encore je ne vous parle pas du musée de la pomme de terre de Blackfoot...

Bon, là, je vous laisse car je reprends la route.

On the road again, naturally !


Gump à Boise, capitale de l'Idaho
Après Saint-Paul et Pierre, il peut faire le tour de son troisième Capitole

15 août 2012

La beauté du diable

Reproduction forcément affadie de "Grand Prismatic Spring", Yellowstone

Entouré par des pentes recouvertes de pins verts foncés, sous le ciel bleu et les nuages blancs aux contours nets que l'on trouve en altitude les jours de beau temps, il aurait pu être un lac de montagne comme les autres. Mais, dans le parc de Yellowstone, c'était impossible. "Grand Primatic Spring" - c'est son petit nom - est une surface irisée avec des eaux bleu curaçao en son centre, un cercle d'eau verte à la périphérie de celui-ci, un autre un peu plus grand d'un beau jaune souffre et une ultime circonférence d'eau rouge qui caresse une berge plate sillonnée de petits rus. Il est surmonté d'un nuage de vapeur à la fois dense et léger, car ses eaux sont bouillantes.

Devant ce spectacle, j'avoue avoir été saisi d'une émotion indicible, un peu comme devant une oeuvre d'art. Un sentiment qui m'était totalement étranger jusqu'à ce jour.

Pourtant, "Grand Prismatic Spring" n'est qu'un des milliers de lacs, bassins ou flaques bouillonnantes de toutes formes et de toutes couleurs que l'on trouve avec une centaine de geysers et d'innombrables fumeroles dans cet univers volcanique qu'est le plus ancien des parcs nationaux des Etats-Unis. Mais pour moi, un peu mystérieusement, il est devenu en quelques secondes le symbole de ce monde. Il est devenu ce monde.

Pourtant, sa beauté même est peut-être celle du diable. Ma coéquipière (celle qui parle à l'oreille des bisons) m'a fait remarquer avec raison que notre mince couche vitale paraît bien fragile à la surface de notre Terre, cette boule de feu qui se trahit si bien à Yellowstone.

L'Enfer n'est peut-être pas aussi éloigné qu'on ne le pense et, pour le moins, le voyage au centre de la Terre que nous a promis l'ami Jules n'est sûrement pas pour demain.

Dans un autre domaine, au chapitre des découvertes cinématographiques, notons qu'à Cody, la petite ville fondée par Buffalo Bill, nous nous sommes recueillis sur la tombe de Jeremiah Johnson, l'aventurier magistralement interprété par Robert Redford en 1972 dans le film de Sydney Pollack. En fait, le véritable Jeremiah Johnson était plutôt violent avec une tendance à l'anthropophagie : il semblerait qu'il lui arrivait de déguster une lichette du foie de son ennemi (d'où son surnom, Liver-Eating Johnson). C'est définitif : pour moi, le vrai Jeremiah Johnson... c'est le faux, celui du cinéma.


A plus de 2000 m d'altitude, Gump met le feu à Jackson Hole (Wyoming) avec son beau maillot du Conseil Général 06

12 août 2012

La rivière du petit mouflon



La rivière du petit mouflon ne paye pas de mine. Elle serpente tranquillement au fond d'un vallon, au milieu de ces collines couvertes d'herbe sèche et blonde que l'on trouve dans le sud du Montana.

Sous son nom anglais - Little Bighorn - elle est par contre très connue. C'est ici, en effet, que le 25 juin 1876, des guerriers Sioux et Cheyennes, conduits par Sitting Bull et Crazy Horse, ont battu l'armée américaine menée par le prestigieux et controversé Général Custer. Celui-ci y laissera la vie ainsi que 267 de ses hommes : une défaite méritée car le gouvernement des Etats-Unis, en chassant les Indiens des territoires qu'il leur avait lui même octroyés par traité, avait trahi sa parole. Il faut dire qu'entretemps on y avait trouvé de l'or...

Malheureusement, ce fut une victoire à la Pyrrhus car l'opinion publique américaine fit pression pour qu'on gagne au plus vite ce qu'il faut bien appeler une guerre coloniale contre ceux qui avaient tué leur héros national.

Errer pendant plusieurs heures sur les cinq miles du champ de bataille est forcément émouvant, car ce drame, à la fois si proche (en France, nous étions déjà sous la IIIe République) et si lointain (la guerre des Tuniques bleues et des Indiens), prend toute sa dimension précisément dans la modestie de sa géographie.


L'Amérique, c'est aussi, on le sait, une source inépuisable de repères et de clins d'oeil pour les cinéphiles. C'est ainsi qu'hier, alors que nous étions encore dans le Wyoming, nous nous sommes rendus au pied de Devils tower, un mégalithe mystérieux qui surgit au milieu des bois, lieu sacré pour les indiens Lakotas et Kiowas. C'est aussi la montagne mystérieuse de Rencontres du troisième type de Spielberg.

Pour équilibrer les choses, nous avons donc demandé aux dieux indiens d'intercéder en notre faveur pour nous faire rencontrer des extraterrestres.  Le résultat ne fut pas au rendez-vous, même si le spectacle du soleil couchant sur le rocher était magnifique. Nous avons donc dû nous contenter de la rencontre avec quelques chiens de prairie aussi sympathiques que contemplatifs. Ce n'était déjà pas si mal.

Supporters attendant patiemment le passage de Gump

10 août 2012

Missouri breaks

Coucher de soleil sur le Missouri, à Pierre (SD)

Tu es Pierre et sur cette pierre nous bâtirons un Etat... Le moins qu'on puisse dire est que les Pères fondateurs du Dakota du Sud ont fait preuve d'originalité en faisant de cette petite bourgade endormie sur la rive du Missouri la capitale de leur Etat, la plus petite après Montpellier.

C'est qu'il n'y a rien à Pierre si ce n'est le sempiternel capitole copié sur celui de Washington, quelques fast food, deux ou trois cabinets d'avocats (nous sommes en Amérique...) et une statue de John Wayne, l'enfant du pays dont la famille a rapidement émigré en Californie. Son prestige de capitale est d'ailleurs si mal assuré que le village voisin situé de l'autre côté du fleuve n'a pas la même heure !

Mais si Pierre n'est pas une grande métropole, elle a quand même un atout de taille avec la somptueuse complicité d'un Missouri à l'élégance indolente. Ce fleuve superbe, nous l'avons remonté toute la journée grâce à une petite route qui épousait la plupart de ses courbes à travers les collines du sud de ce Dakota du sud. Un fleuve, comme me l'a fait remarquer ma coéquipière toujours assoiffée de justice, victime du culot de son faux-frère de Mississippi. En effet, quand les deux fleuves s'unissent à St Louis, le Missouri prend le nom de la Old Man River, alors que leur force, leur dimension, leur beauté sont tout à fait similaires. Natif de Mâcon (Saône-et-Loire et non Géorgie), je n'ai jamais jamais accepté que ma Saône s'efface devant le Rhône... Les géographes pourront donner toutes les explications du monde, il n'y en a pas moins pour moi une petite indélicatesse !

Cela dit, deux journées entières de voyage ont été nécessaires pour rejoindre Pierre. L'occasion d'apprendre que l'Etat de l'Iowa, célèbre pour ses caucus, n'est qu'un très long champ de maïs de 500 kilomètres et de vivre une jolie émotion. Pendant quelques dizaines de kilomètres, nous avons emprunté la route 90. Comme en 1998, l'année de mon élection dans le 5e canton de Nice. Quatorze ans et deux réélections plus tard, je suis toujours conseiller général, mais bon sang, que le temps passe vite...


Sur les bords du Missouri, c'est à Pierre, la minuscule capitale de l'Etat du South Dakota que Gump renoue avec la course à pied avant de se rafraîchir avec une somptueuse margarita !

08 août 2012

Sikh temple shooting

Le temple sikh du Wisconsin

Après le Minnesota, nous mettons le cap sur le Wisconsin, l'american's dairy land, le plus gros producteur de produits laitiers des Etats-Unis, ce que l'on croit volontiers en comptant les milliers de réservoirs à lait en forme de bouteilles Thermos géantes qui parsèment la campagne.

Comme hier le Mississippi, c'est au tour du lac Michigan d'être le décor principal de notre voyage. Un lac aux reflets de mer scandinave sur lequel nous avons pu brièvement naviguer lors d'une escapade sur  la quiète Washington island. Et c'est en longeant sa rive que nous nous sommes dirigés Milwaukee.

Le hasard a voulu que nous arrivions dans la capitale économique du Wisconsin à peine 48 heures après la tuerie du temple sikh provoquée par un néo-nazi raciste. Six personnes ont ainsi trouvé la mort, probablement parce qu'elles avaient une culture et des origines qui déplaisaient aux tenants de la supériorité de la race blanche. Pourtant, le quartier d'Oak Creek (où est érigé le temple), situé près de notre hôtel, n'a rien d'un ghetto : c'est une banlieue paisible et même champêtre.

Une fois de plus, l'opinion américaine, dans sa grande majorité, va s'indigner sans jamais remettre en cause la facilité avec laquelle on peut se procurer des armes dans le pays. Pire même, lobotomisés par les groupes de pression, beaucoup d'Américains vont continuer à penser qu'on ne pourra éviter de tels drames qu'en armant un peu plus les "braves gens". Ce qui est bien sûr démenti par toutes les statistiques... et le bon sens.

Il y a quelques années, je me souviens qu'il y avait à Times Square un immense compteur électronique qui affichait le nombre de morts par balle. Lors de mes derniers séjours, j'ai constaté que celui-ci avait disparu. Oak Creek n'y changera rien, malgré Obama, le massacre des innocents va continuer.

Cela dit, Milwaukee est une ville agréable à visiter. Et cela, en ce qui me concerne, pour au moins deux raisons.

- L'architecture du Milwaukee Art Museum que je considère d'emblée comme un des plus beaux bâtiments contemporains qu'il m'ait été donné d'admirer (voir le blog de Dominique).

- Le City Hall construit en 1895 dans un style Renaissance flamande, pour son atrium de huit étages, au coeur de l'édifice, mais surtout pour le symbole. Il a en effet abrité dès l'origine la première (et seule) municipalité socialiste des Etats-Unis. Le People's Party dirigea d'ailleurs avec succès la ville jusqu'à la 2e guerre mondiale.

Les socialistes de Milwaukee plus forts que leurs homologues niçois ? Qui l'eut cru ?

Après quelques galipettes dans le lac Michigan, il semble que Gump pense de plus en plus au... triathlon !


05 août 2012

Tendre est la nuit à St Paul

Forrest, l'étourdi du Minnesota

Pour fêter ses retrouvailles avec l'Amérique, Forrest Gump avait soigneusement programmé son raid matinal à travers St Paul, la capitale du Minnesota, pour assister au lever du soleil sur le Mississippi. En effet, le fleuve qui prend sa source au nord de l'Etat est déjà presque aussi large et majestueux que dans ce Sud où il a construit sa légende.

Pourtant, ce matin-là, rien ne se passa comme prévu car jamais le jour ne s'est levé sur St Paul. Forrest avait beau aligner kilomètre après kilomètre, c'était encore et toujours dans l'obscurité. Bien sûr, en ce début août, la nuit était douce, tendre même, pensa Gump, en se rappelant que Scott Fitzgerald était né à St Paul. Sous un ciel d'encre, la ville, à l'exception de quelques homeless, restait déserte. Comme il aime bien théoriser, il élaborait des tas d'hypothèses : décalage des saisons entre continents, paresse des habitants de la ville, absence de transports en commun dans la libérale Amérique...

Ce n'est que bien plus tard, après être rentré à son hôtel, qu'il comprit sa bévue : une erreur dans le calcul du décalage horaire l'avait amené à programmer son réveil... à 4 heures du matin !

C'est à ce moment, qu'il se rappela le visage quelque peu stupéfait de l'employé de permanence à la réception lorsqu'il le vit partir si tôt avec une casquette de surcroît. Ce qu'il avait pris pour une forme d'admiration n'était en fait qu'une interrogation légitime sur sa santé mentale.