25 octobre 2011

L’automne arabe

Bien sûr, comme tout démocrate, j’ai vibré avec les peuples arabes tout au long du printemps… Comment ne pas célébrer la chute de tyrans qui ont martyrisé leurs peuples souvent avec la complicité des pays du Nord (je n’ai pas oublié la tente de Kadhafi plantée dix jours en plein Paris avec la servile autorisation de Nicolas Sarkozy) ?

Pourtant, j’ai toujours considéré que le plus dur restait à faire après (je n’avais pas non plus oublié Neauphle-le-Château…), la menace islamiste n’étant pas qu’un fantasme de dictateur.

Aujourd’hui, avec la proclamation de la charia en Libye et le résultat des élections tunisiennes, nous sommes passés du printemps à l’automne sans avoir vraiment profité de l’été. Reste que l’hiver et sa glaciation ne sont pas inéluctables : les forces progressistes favorables aux Droits de l’homme et de la femme peuvent encore l’emporter. Mais pour cela, il faudra les aider car, contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là dans l’euphorie des révolutions victorieuses, la démocratie n’est pas qu’une donnée comptable…

7 commentaires:

alaind a dit…

Une vision m'amène à formuler différemment.

Ce ne sont pas les régimes en place qui ont déclenché les évènements, enfin pas tout à fait. "On ne fait pas la révolution le ventre plein" à dit quelqu'un.

Un pourcentage conséquent du salaire moyen de la majorité des concernés est réservé à l'alimentaire, or les denrées alimentaires essentielles ont vu leur prix exploser de par les spéculations internationales. Ceci explique ce printemps, car les dictatures et états en place depuis des années, seuls, ne peuvent expliquer subitement ce mouvement.

Quand aux termes dérivés de l'Islam qui diabolisent toute évocation, il reste à définir ce qui réside dans leurs désignation. On a effectivement, par le passé, fait plus de mal au nom du bien et de la religion que le mal lui-même.

Mais nous, en tant qu'Européens, ne sommes absolument pas des exemples historiques.

Ségurano a dit…

Aujourd’hui, on entend le C.N.T annoncer la réintroduction de la Charia en Libye. Faut-il alors se demander si ces « dictateurs » (qui ne le sont pas tous réellement) ne sont pas aussi garants de certaines libertés ? Bourguiba, Ben Ali, Kadhafi, Le Shah d’Iran, Sadate… mataient les extrémistes pour pouvoir permettre aux peuples de vivre "dignement" et de profiter du modernisme et des avancées de l’occident. A quoi sert cette liberté d’expression tant voulue si l’on n’a plus rien à dire ?
Libyens, Libyennes, Tunisiennes, Tunisiens, Egyptiennes, Egyptiens... Courage !

bernard gaignier a dit…

Il y a longtemps maintenant, les gens de gauche applaudissaient à la chute du shah d'Iran. le nouvel Obs expliquait que l'islam chiite était libérateur.
J'ai toujours été sceptique.
Je le suis évidemment aujourd’hui.
La gauche applaudissait les résistants afghans qui luttaient contre l'URSS!
Les démocraties ont souvent été les idiots utiles de l'islamisme.

Anonyme a dit…

1) Les peuples arabes sont pris au piège des occidentaux… une fois de plus, au nom de cette « pseudo démocratie » !
2) la France va avoir les islamistes, EN FACE, géographiquement.
3) tout ça ne présage rien de bon pour l’avenir idéologique de l’Europe…la montée de l’intégrisme musulman est à prévoir…en occident.
4) Hélas, ils (les occidentaux) ou en tous cas la France, préfère laisser « ses » musulmans dans leur « monde », n’admet pas l’intégration, et ne fait rien pour, et d’ailleurs, Sarkozy a bien choisi « les bonnes personnes » pour symboliser l’intégration… il a fait l’inverse de ce qu’il fallait !
5) L’idéal serait que « les grands stratèges » qui aiguillent ce monde, soient un peu plus visionnaires ! Pourtant j’ai vraiment du mal à penser qu’ils ne le soient pas, mais rien ne va comme il faut, rien.
6) J’ai aussi du mal à croire que les tunisiens, les égyptiens, ou les libyens se soient réveillés un beau matin en se disant qu’il faille faire la révolution dans leurs pays…j’ai du mal à gober ça.
@.@

Emmanuel a dit…

Une très bonne analyse de la situation. Le "printemps arabe" n'est qu'une invention médiatique censée rappelée le Printemps des peuples de 1848. Ces "révolutions" ont en fait été très étroitement controlées par l'armée, même si cela n'est très clair dans le cas de la Libye. Le balancier est reparti de l'autre coté et semble donnner la victoire aux radicaux, fussent-ils modérés, belle litote.
Cela me rappelle étrangement le rôle de la France de Giscard qui avait soutenu le viel Ayatollah en espérant un retour commerciale, résultats : des attentats...
Il ne faut préjuger de rien et il peut y avoir une évolution des partis islamiques sur le modêle turc.
Espérons que les démocrates soient assez forts et assez nombreux en Tunisie, en Libye et en Egypte pour éviter d'etre broyés par l'Histoire.
On ne passe pas si rapidement de la dictature à la démocratie....
culture et traditions reviennent au grand galop.

Anonyme a dit…

En France la diversité n’est jamais représentée dans la classe politique par des intellectuels,des universitaires, des artistes ou disons des ‘’notables’’ français/musulmans… pourtant ils sont occidentalisés et parfaitement intégrés -si je puis dire- donc les plus à même pour faire reculer l’intégrisme et la médiocrité, hélas ‘’on’’ les écarte du système. Peut-être que ceux qui ont le pouvoir -les français/français-, veulent voir plein de fast-food hallal, des femmes voilées partout, des hommes en tuniques…peut-être ? ils ne faut donc pas qu’ils s’étonnent que Miss Le Pen soit au second tour en 2012, pour éviter et l’intégrisme, et le FN, il faut changer de voie… ! Mais là c’est trop tard pour 2012, le mal est fait, et pas d’aujourd’hui, c’est pour après qu’il faut réfléchir…après…

Laurent Weppe a dit…

Mais qu'est-ce qu'il faut pas lire...

Aujourd’hui, on entend le C.N.T annoncer la réintroduction de la Charia en Libye

La charia n'est pas réintroduite en Lybie. Pour être réintroduite, il aurait fallu pour commencer qu'elle n'ai pas été en place sous Kadhafi, et -surprise surprise-, Kadhafi instaura la sharia dès son coup d'état de 69. Évidemment, dans son régime ubuesque, Charia rimait le plus souvent avec "caprices du Frère Guide", mais il se trouve qu'en pratique, la différence entre la Charia, telle que le conçoit un satrape prétendument socialiste et la Charia telle que la conçoivent les adeptes de la théocratie sont étonnamment similaires, ce qui est pour moi une source inépuisable de ricanement méprisant à l'égard de ceux qui tout à coup lancent des "Oh Non, la Charia revient! On aurait jamais dû renverser les dictateurs «laïques»"

Un dictateur laïque, ça n'existe pas: c'est une fiction inventée pour faire passer la pilule de la tyrannie. Il est issu de la même famille que le fasciste patriote, le théocrate vertueux, le "climato-sceptique" écolo, sans oublier l'autocrate populaire, le tyran bienveillant, le despote éclairé et cette monstruosité qu'est le philosophe-roi.

Et les plus grands adeptes de ce mensonge sont les intégristes eux-mêmes: il est toujours bon de faire passer le tyran pour un parangon de la laïcité: ainsi, le jour où immanquablement, il chute, il est alors possible pour les extrémistes religieux de prétendre qu'ils furent les innocentes victimes de la "dictature laïque" et non les rivaux défaits de l'autocrate. Ce ne sont pas les démocraties qui sont les idiots utiles de l'islamisme: ce sont tous les abrutis qui osent prétendre qu'il est possible de conjuguer modernisme et dictature.

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Une très bonne analyse de la situation. Le "printemps arabe" n'est qu'une invention médiatique censée rappelée le Printemps des peuples de 1848

Bin voyons: et Ben Ali s'est tiré la queue entre les jambes afin de donner du grain à moudre à CNN. deux millions de personnes sur la place Tahrir, plus de 800 morts et 6.000 blessés en Égypte, c'était juste pour distraire les opinions occidentales entre deux saisons de secret story, les messages de solidarité des arabes à l'égard des occidentaux qui ont inspiré Occupy Wall Street, c'était probablement une complexe conspiration de l'oligarchie mondiale...