23 février 2011

« Sur un air de Cithare » est aussi un livre

Couverture : Valérie D'Amodio

En 2007 était jouée ma deuxième pièce, « Sur un air de cithare » au théâtre de l’Alphabet. La série de représentations à guichets fermés, avait permis de mettre en avant la mise en scène imaginative d’Henri Legendre et les interprétations décalées de Bernard Gaignier dans le rôle de l’ange des Ailes du désir, de Didier Veschi en Marcello de La dolce vita et de Lucile en Amélie Poulain.

Aujourd’hui, grâce à une jeune maison d’édition azuréenne, « Les enfants du paradis », spécialisée dans la publication de pièces de théâtre, « Sur un air de cithare » est aussi un livre. L’ouvrage est d’ailleurs disponible dès maintenant sur le site de l’éditeur. Il sera bientôt, comme on dit, dans toutes les bonnes librairies. Mais c’est le samedi 12 mars à la « Librairie du spectacle », 2 rue François Guisol, qu’aura lieu la première séance de dédicaces.

En attendant, pour vous faire patienter, voilà le monologue introductif de la pièce :

« De Stettin dans la Baltique jusqu’à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu sur l’Europe ».

Fascination.

Fascination totale pour ce vieux continent émergeant à peine de la nuit et du brouillard, d’Oradour, de Katyn et de la Shoah, et qu’on déchire, sans même lui laisser le temps d’entamer sa convalescence.

C’est ainsi que, pendant un demi-siècle, le destin du continent se disloque ; à l’Ouest, le capitalisme transforme l’Européen en consommateur prospère et sans mémoire ; à l’Est, le communisme crée un homme nouveau, sacrifié sur l’autel des lendemains qui chantent.

Monde singulier dans lequel Alice ne sait plus où est l’endroit où est l’envers d’un miroir que, de toute façon, elle ne peut plus traverser.

Et puis brusquement, après cinquante années, par la magie d’une nuit berlinoise, le miroir se brise et l’histoire européenne va se réconcilier avec sa géographie. Alice, qui déjà au loin voit l’horizon s’enflammer du côté des Balkans, se demande, un peu désemparée : « Pourquoi faire ? »

Cette aventure européenne, c’est aussi le destin de quelques femmes et de quelques hommes qui n’ont existé que par la magie du cinéma, cette somme de petits mensonges qui permet d’accéder à une forme supérieure de vérité.

En effet, ce sont bien souvent ces visages de femmes et d’hommes, heureux-malheureux, triomphants-humiliés, bourreaux-victimes, qui s’imposent à nous lorsque nous pensons au bruit et à le fureur des années passées ou que nous interrogeons le silence obsédant d’un futur incertain.

Petites histoires, Grande Histoire, initiation en boucle qui, de Vienne à Sarajevo, fait de l’Europe de l’après-guerre une singulière allégorie de la condition humaine.

5 commentaires:

Emmanuel a dit…

Un titre énigmatique, dont je ne me rappelle plus l'origine, qui montre encore une fois la douleureuse et tragique histoire de notre continent. Les moments historiques que nous sommes en ce moment entrain de vivre autour de le Méditerranée montrent que la culture et les valeurs européennes de démocratie et de liberté progressent dans un monde que l'on croyait bloqué. Cette nouvelle situation peut redonner à l'Europe un destin mondial. Souhaitons bonne chance à ce nouveau livre.

bernard gaignier a dit…

Emmanuel si je te disais que Patrick avait trouvé ce titre alors qu'il n'avait pas écrit... la moindre ligne... que la date du spectacle était fixée!! et qu'il fallait un titre pour le programme!
(et qu'il fallait.... accessoirement que les acteurs apprennent le texte!!)
En tous cas ce fut un beau souvenir

cléo a dit…

L'histoire, à l'évidence s'improvise, quand on en est aussi l'acteur. Comment savoir à l'avance ce qui se joue?

Anonyme a dit…

Peut-être vaut-il mieux ne pas savoir, c'est si beau d'avoir le talent d'être acteur de l'Histoire. Le monologue introductif nous invite à partager le voyage avec son auteur, en entendant déjà dans le lointain de notre imaginaire cet air de cithare jouer pour nous la magie des phrases qui chantent. On a hâte de découvrir la suite et de se laisser porter par la beauté du texte.

Dom'sDwarf a dit…

Que veux-tu que l'on mette en com' quand tout est si bien dit dans le post ?? A part qu'on achètera le book bien sur... Enfin... Perhaps...