31 décembre 2010

Voeux 2011 en direct du centre du Monde



Cette année, c’est en direct de la gare de Perpignan qui est, depuis « l’espèce d’extase cosmogonique » éprouvée par Salvador Dali le 19 septembre 1964, reconnue (surtout par lui) comme le centre cosmique de l’Univers, que je vous présente mes vœux de blogueur.

A noter que cette « véritable éjaculation mentale » lui avait permis également de « découvrir la possibilité de peindre à l’huile la véritable dimension stéréoscopique » et, par là même, de réaliser un tableau intitulé sobrement « La gare de Perpignan » où il est question du Christ… et de locomotives, que l’on peut admirer au musée Ludwig de Cologne.

27 décembre 2010

Tragédies Musicales

Fuyant les télévisuelles émissions paillettes-guimauve de fin d’année, je me suis programmé un peu par hasard deux films qui ont révélé au final une indéniable parenté. Il s’agit de « All that jazz » du cinéaste américain Bob Fosse et de « Dancer in the dark » du danois Lars Von Trier. Deux films musicaux qui ne sont en rien des comédies, ayant comme sujet de fond… la mort. Ce sont donc d’authentiques tragédies musicales qui ont en commun d’avoir remporté à vingt ans d’intervalle la Palme d’Or à Cannes : 1980 pour la première, que nous avions vue lors de sa sortie en salle, 2000 pour la seconde, au triomphe de laquelle nous avions assisté en live (j’ai encore le souvenir de l’étrange sourire lunaire de la chanteuse islandaise Bjork qui venait de remporter le prix d’interprétation féminine…)

All that jazz (« Que le spectacle commence ! »)

Chorégraphe de renom, metteur en scène drogué aux amphétamines, fumeur invétéré et coureur de jupons (de tutus !), Joé Gidéon mène une existence trépidante entièrement consacrée au spectacle. Alors qu’il monte une nouvelle revue à Broadway, Joe est victime d’un infarctus. Pendant l’opération qui s’ensuit, il dialogue avec la mort (fascinante Jessica Lange la bien nommée…) et voit sa vie tumultueuse défiler.

Dancer in the dar

Dans les années 60, Selma, une jeune maman tchèque immigrée, s’installe dans une petite ville du nord des Etats-Unis. Atteinte d’une maladie héréditaire, elle devient progressivement aveugle. Elle ne peut continuer à travailler dans son usine au mépris des règles de sécurité qu’avec la complicité d’une amie ouvrière (Catherine Deneuve qui joue ce second rôle avec beaucoup d’humilité) : c’est qu’elle veut réunir assez d’argent pour payer l’opération qui devrait préserver son fils de la même maladie. Dans des circonstances tragiques, elle va tuer son voisin qui venait de lui dérober le précieux magot. Mal défendue, elle sera condamnée à mort et refusera de faire appel pour que les honoraires de l’avocat ne soient pas payés avec l’argent de l’opération.

Vertigineuse plongée dans l’univers de Broadway pour le film de Fosse, mélodrame flamboyant pour le Von Trier, les deux films doivent beaucoup à leurs interprètes principaux : Roy Scheider explosif et roublard en Joe Gidéon, Bjork introvertie et naïve en Selma Jezkova. Dans les deux œuvres, les charges très audacieuses sur le mercantilisme du Show Biz, les conditions de travail dans l’industrie ou la peine de mort (hallucinante scène de pendaison légale à la fin de Dancer in the dark) et le tragique du propos sur la condition humaine n’altèrent en rien le brio des séquences musicales remarquablement intégrées à l’histoire (voir par exemple le sensuel et brillantissime ballet « Air-otica » dans All that jazz).

En fait ces deux tragédies musicales – et c’est la marque des grands films – ne vous laissent pas indemne. Longtemps après les avoir vues, elles rythment votre imaginaire.

S’il fallait ne garder qu’une scène, c’est à Bob Fosse que je l’emprunterai. Gidéon est à l’hôpital, sur son brancard il rejoint la salle d’opération dont il n’est pas trop sûr de sortir vivant. Il se tourne sur sa gauche et dit à son ancienne femme qui l’accompagne « Si je meurs pardon pour tout le mal que je t’ai fait », puis il se retourne vers sa compagne actuelle pour lui dire « Si je ne meurs pas, pardon pour tout le mal que je vais te faire ». A-t-on jamais aussi bien résumé l’inanité de l’improbable rédemption que nous poursuivons inlassablement ? A quelques jours de l'an nouveau et de ses kyrielles de bonnes résolutions, que celui qui ne pense pas au fond de lui même comme Gidéon lui arrache la première perfusion...

24 décembre 2010

Bernard Paquin

Bernard, entouré de ses colistiers, 
lors de la présentation de la liste "Nice Plurielle" au Mont Vinaigrier


Bernard Paquin nous a quittés.
Toujours positif, fier de ses valeurs, généreux avec tous, il était d'une fidélité à toute épreuve.
A Gauche Autrement, il était des nôtres.
Il était notre ami.

Nous lui rendrons un dernier hommage le mercredi 29 décembre à 10 heures 30 au Crematorium de Nice Lingostière.

23 décembre 2010

Il faut aussi classer le Abbey Road niçois

Nice-Matin 23/12/2010

Le gouvernement anglais a inscrit au patrimoine national le passage piéton situé devant les studios londoniens de Abbey Road et rendu célèbre par les Beatles illustrant leur album « The alternate Abbey Road » par une photo où l’on voyait John, Ringo, Paul et Georges traverser la rue en file indienne. Le ministre du Tourisme et du Patrimoine tout content d’avoir pris cette initiative en a même rajouté une couche en disant « ce passage protégé n’est ni un château ni une cathédrale mais, grâce à une séance de photos de dix minutes un matin d’Août 69, il a acquis le droit de faire partie de notre patrimoine » (Nice-Matin 23/12/2010)

En toute logique, la rue de Valois devrait se pencher maintenant sur la question du classement de l’Abbey Road niçois, ce passage entre la rive cinquième canton et la rive septième canton de l’avenue du Ray qui servit à illustrer notre dernière carte de vœux. Au delà de son aspect hautement culturel et historique, cette initiative aurait fatalement des retombées touristiques et relancerait probablement l’activité économique de Nice Nord ! Enfin ce que j’en dis, moi, c’est pour rendre service… En plus, ce classement, on le mérite. Ainsi il est admis que la séance des Beatles n’a duré que quelques minutes ; la nôtre, par contre, entre la circulation, la lumière et la synchronisation, a duré, sous l’objectif pourtant bienveillant de notre muse Caro, pas loin de deux heures… Donc, au moins sur le plan de l’effort, entre les Beatles et nous il n’y a pas… photo !

Nice-Matin 2/01/2010

22 décembre 2010

L'acte 1 de la recentralisation et la burqa fiscale

Au-delà du débat de fond qui nous conduira à voter contre le budget présenté par Eric Ciotti et la majorité départementale (voir à ce sujet le blog de Dominique), il était important de noter que ce document budgétaire était le premier à intégrer les conséquences de la réforme de la fiscalité locale et, notamment, de la suppression de la TP. Ce que j'ai fait au nom du groupe Gauche Autrement en introduisant mon discours général.

"Ainsi, la réforme de la fiscalité locale dévoile l’essentiel de ses conséquences dès ce budget 2011. Alors même que nous sommes encore dans une période transitoire, on peut constater que les recettes fiscales qui relèvent de la maîtrise de notre collectivité ne représentent plus que 55% de l’ensemble contre 70% en 2010 et 100% il n’y a encore pas si longtemps. Sans oublier, bien sûr, que les ressources fiscales ne constituent qu’un quart des recettes réelles de fonctionnement. C’est dire si notre collectivité, comme toutes les collectivités de France, s’et fait imposer par l’Etat une véritable burqa fiscale.

Si on complète le tableau en constatant l’injustice d’une réforme qui transfère la charge fiscale des entreprises aux familles et en pointant l’extrême complexité de la nouvelle répartition entre communes, regroupements de communes, départements et régions, on peut réalise que la décentralisation à la française, initiée par François Mitterrand et Gaston Defferre, n’est plus en mesure de remplir sa mission originelle. Une mission qui, je vous le rappelle, consistait à réduire la frustration citoyenne face à l’obésité grandissante de l’Etat Providence, en développant une nouvelle approche de proximité et de lisibilité de la démocratie. Cette nouvelle orientation, qui est en fait l’acte I de la recentralisation, vous ne pouvez, en tant qu’élu local, que la déplorer avec nous même si votre loyauté vis-à-vis du Président de la République vous oblige à dire le contraire.
"

19 décembre 2010

Alerte orange sur les terrains du Ray



Depuis l’officialisation du Grand stade de la plaine du Var, les riverains du Ray et, plus généralement, les habitants de Nice Nord, s’interrogent sur le devenir des terrains qui vont se trouver libérés.

Conseillers généraux des 5e et 7e cantons riverains du stade du Ray, nous avons procédé à une large consultation de la population. Celle-ci fut sans équivoque : elle rejoignait l’opinion majoritaire des comités de quartier à savoir la nécessité de ne pas utiliser ces terrains pour des programmes immobiliers qui surdensifieraient un quartier déjà au bord de l’asphyxie. Deux Conseils de quartier (le 12 et le 13) ont même travaillé ensemble pour produire un projet cohérent faisant une grande place aux activités sportives et aux loisirs. Les représentants de la municipalité avaient d’ailleurs salué ce travail de démocratie de proximité.

C’est ainsi que nous avions imaginé que le P.L.U., document d’urbanisme qui engage l’avenir de la ville pour de nombreuses années, allait être l’occasion de « graver dans le marbre » la volonté des Niçois. Hélas ! Le document proposé n’empêchait en rien une opération immobilière en inscrivant le terrain en zone urbaine dense, constructible sans aucune réserve. Un examen attentif du document pouvait même faire craindre que l’emplacement soit aussi en partie utilisé pour un carrefour de liaison entre l’autoroute et le centre ville.

Avec de nombreux riverains, nous avons, en tant que conseillers généraux, demandé la modification du document pendant la phase de débat public. En vain.

Depuis vendredi, la messe est dite puisque le document a été entériné tel quel par le Conseil municipal. Le maire, à cette occasion, s’est contenté de dire que l’opération ne serait pas pour tout de suite (évidemment, tant que le Grand stade n’est pas opérationnel, le Ray restera en fonction…), que les Niçois seront consultés (alors, pourquoi ne pas les avoir écoutés au moment du P.L.U. ?) et que les immeubles construits ne dépasseront pas en superficie l’actuel emplacement du stade (c’est-à-dire l’essentiel du terrain libéré).

En fait, rien n’est perdu. Monsieur le Maire – il l’a prouvé lors de son renoncement au projet du tram sur la Prom – est un grand pragmatique. Il ne s’entêtera pas pour un projet qui risque de mettre en péril sa réélection en 2014. Aussi, il sera important de transformer les élections cantonales de mars prochain en sondage grandeur nature. Si les candidats de la mairie dans les 5e et 7e cantons réalisent un score médiocre dans les bureaux de vote correspondant à l’aire du stade, nous ne doutons pas un seul instant que le Maire suivra, comme il l’a fait pour la ligne 2 du tramway, la volonté des Niçois.

Faisons donc en sorte que l’alerte orange sur nos quartiers soit levée dès le mois de mars. Vous pouvez, en tout cas, compter sur la détermination des conseillers généraux des 5e et 7e cantons.

Patrick Mottard (5e canton) - Dominique Boy Mottard (7e canton)

18 décembre 2010

Noël au tison, Pâques au canton



Malgré une température polaire à l’extérieur, ambiance de feu dans une permanence surchauffée où Gauche Autrement s’est retrouvée pour le dernier apéro de l’année. Un petit moment de convivialité pour une assemblée qui a vu ce vendredi son âge moyen chuter vertigineusement grâce à Chiara, dix-huit jours, le bébé d’une de nos amies, et bien sûr, à Bryan, le conseiller général jeune qui faisait là son « baptême de permanence » en présence de ses parents. Ce fut également l’occasion d’envoyer un message d’amitié à Bernard Paquin depuis trop longtemps absent de nos rendez-vous pour raison de santé.

Mais bien sur cet ultime rendez-vous de l’année ne pouvait qu’être placé sous le signe de la mobilisation. Chacun des soixante-dix participants avait en tête l’échéance de mars qui correspond aux scrutins de renouvellement des 5e et des 7e cantons. L’optimisme était de rigueur et, le champagne d’Alain et Gisèle, aidant on n’était pas loin de l’euphorie.

Alors Noël au tison… Pâques au canton ?

La question restera provisoirement pendante car nous avions urgemment rendez-vous boulevard Auguste Raynaud chez l’ami Jean-Louis pour une Kolossal et Konvivial choucroute autrement.

14 décembre 2010

Le collège Vernier, poumon républicain du quartier

Depuis mon élection en 1998 comme conseiller général du 5e canton, je suis membre du Conseil d’administration du collège Vernier. Aussi, à partir de sa création, ce blog a souvent évoqué celui que j’appelais « le poumon républicain d’un quartier populaire plein de vie et de diversité » (United colors of Vernier, 28/02/2006). Il est vrai que le collège joue depuis longtemps un rôle d’amortisseur social dans une zone qui pourrait, si on n’y prenait garde, « rejoindre la liste navrante des quartiers difficiles ». La classe FSL, par exemple, illustre parfaitement cette vocation (Etre né quelque part…, 26/06/2008).

Mais ce serait une erreur de considérer Vernier comme un simple sas d’intégration. Grâce à des équipes pédagogiques et administratives surmotivées, grâce à des parents d’élèves souvent impliqués (Les hussards de la convivialité cantonale, 29/05/2010), l’établissement vise aussi l’excellence. On y apprend, on y étudie, on y vit, le latin, le grec, la culture scientifique, le cinéma, le niçois, le patrimoine, la photographie (L’eau de là…, 24/05/2006)…

C’est aussi un des collèges où l’on prépare le mieux les élèves aux Voyages de la mémoire (Vernier à Auschwitz, 30/03/2009 ; Williamson n’a jamais existé, 12/02/2009). Du coup, il ne faut pas s’étonner si on y trouve tant d’élèves attachants (Youssou, conseiller général du 5e canton, 22/01/2007).

Aussi, quand pour la troisième fois le Conseil d’administration s’est retrouvé avec un budget doté d’une insuffisante subvention de fonctionnement, il n’a pas supporté cet injuste traitement qui conduit la direction de l’établissement à négocier, en cours d’année, une rallonge aussi nécessaire que vexatoire, et il a voté contre.

Depuis – c’est mon devoir de conseiller général – j’ai pris en toute indépendance mon bâton de pèlerin pour faire comprendre au Président Ciotti et au service « Education » du CG que le collège, ne serait-ce que pour service rendu au quartier, mérite un meilleur sort. Bien sûr, pour appuyer cette légitime revendication, je demande le soutien de la population du secteur. Une démarche à l’évidence bien comprise si je me réfère aux nombreux et chaleureux encouragements que je reçois depuis quelques jours dans les rues du quadrilatère Vernier -Malausséna - Joseph Garnier - Gambetta.

12 décembre 2010

Sophia Antipolis stories



Depuis mon départ de l’IUP où j’ai enseigné le Droit européen une dizaine d’années, ma présence sur le site de Sophia Antipolis s’est plutôt faite rare. Pourtant, en cette fin de semaine, c’est par deux fois que je me suis rendu sur le territoire de la technopole. La première fois, c’était pour l’esprit, la seconde pour le corps.

Jeudi soir, 20 heures. Place Sophie Lafitte, dans la salle de la Fondation du même nom, j’avais rendez-vous avec les amis de la troupe Les enfants du paradis pour une représentation de « Mes chers petits canards », la pièce d’une sociétaire, Laure, qui a pris le pseudo un peu improbable d’Ines Julienas pour écrire. D’inspiration anglo-policière, l’œuvre est bien écrite, et les personnages subtils permettent aux acteurs de s’en donner à cœur joie. Parmi eux, bien sûr, Eric, le boss de la compagnie, à qui l’on pardonnera (normal, c’est le chef !) un fou rire intempestif, et Valérie, ma talentueuse ancienne étudiante.

Dimanche matin, 11 heures, Garbejaire. Entraîné par Antoine, je me retrouve sur la ligne de départ du cross d’Amnesty international dans les bois autour de Valbonne et de la Brague. 11,4 kilomètres de pur bonheur où je me suis efforcé (avec réussite) de doubler dans les descentes les impudents coureurs qui me dépassaient dans les nombreuses côtes du parcours. Au final 1h 3mn et 23s, 103e sur 174 classés. Le tout sous l’œil bienveillant de Catherine, l’épouse d’Antoine, dans le rôle du coach. Bon, sans crampe, il n’y a pas à dire : la course à pied… c’est le pied !

En conclusion, deux escapades bien différentes mais qui avaient quand même deux points communs : le plaisir et l’amitié.

11 décembre 2010

Lucie s'expose à la Villa Arson


Toujours aussi imaginative, la dream team de l’association Colline Saint Barthélemy - Le Prieuré a décidé cette année de faire grimper la procession de la Sainte Lucie, ses lumignons, sa chorale suédoise et son lutin accordéoniste (voir, à ce sujet, le chapitre précédent en lisant sur ce blog mon billet du 13 décembre 2009 « Lucie dans tous ses états ») sur les terrasses de la Villa Arson, le toit du 5e canton.

Sous le croissant de lune de cette belle nuit de décembre, le spectacle fut magique avec la ville qui scintillait au loin et la mer que l’on devinait à l’infini… Quant à la façade illuminée de la villa rouge et aux grands arbres frissonnants du parc, ils offraient un décor de derrière le miroir aux voix cristallines du chœur des Vierges.

Cette année, en guise de bouquet final, une surprise attendait les "pèlerins" : une myriade de montgolfières en papier partirent à l’assaut du ciel, probablement en hommage à la douce Lucie que l’on devinait d’humeur chagrine après son rendez-vous manqué avec l’ange de Saint Barthélemy.

09 décembre 2010

La vie de Bryan



Non, cette vie de Bryan n’est pas un remake inattendu du film des Monthy Python, mais un clin d’œil aux deux années de mandat qui attendent le nouveau conseiller général « jeune » du 5e canton.

Collégien à Saint Barthélemy, riverain de la Montée Claire Virenque avant de s’installer avec sa famille dans le Vallon des Fleurs, Bryan Masson est un pur produit de Nice Nord, du 5e au 7e canton.

Comme il a la passion de la politique et que sa famille, présente pour l’occasion, est très sympathique, c’est avec bonheur que je lui ai symboliquement passé l’écharpe républicaine.

Rendez-vous a été pris dès le 20 décembre pour la séance budgétaire : Bryan a promis d’être ce jour-là dans la tribune pour encourager son conseiller général « vieux ».

08 décembre 2010

Ooh Ahh ! Banque Postale !

Le moins qu’on puisse dire est que l’initiative un peu pataude d’Eric Cantona a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pas seulement. Elle aura eu, entre autres, l’immense mérite de remettre les paradis fiscaux sous les feux de la rampe. C’est ainsi qu’études et rapports nous apprennent qu’ils ne se sont jamais aussi bien portés et que les principales banques françaises y font leurs petites affaires.

Aussi au delà du coup médiatique foireux du King – stigmatisé par l’ensemble d’une classe politique beaucoup moins prompte à s’indigner contre les promesses non tenues des banques – on a pu écouter les associations comme le collectif « Sauvons les riches » nous expliquer que toutes les banques ne se valent pas et qu’il valait mieux confier nos économies à celles qui ne participent pas au casino financier, refusent d’être présentes dans les paradis fiscaux et de verser des bonus indécents. Et de citer le Crédit Coopératif, la Banque Postale et la NEF comme exemple de banques éthiques et responsables.

Pour moi, l’opération sera simple car depuis mon adolescence je suis client de la Banque Postale qu’on appelait autrefois le CCP. Dominique en parallèle a suivi le même chemin. Ainsi, pendant des décennies, nous nous sommes faits traiter de ringards devant un choix si peu glamour. Aujourd’hui grâce à Eric nous sommes réconfortés : ringards certes… mais éthiques ! Ooh Ahh ! Cantona !

Rien à voir avec ce billet : voir l'interview de Sami Cheniti sur Nice premium.

05 décembre 2010

Elle a tout d’une grande


Ben Saada accélère sur le côté droit. Il efface un défenseur avant de servir Mounier qui se retourne vers Emerse Faé qui catapulte le ballon au fond du filet. Avec l’ami Emmanuel et l’ensemble du stade du Ray, nous sautons en l’air pour saluer l’exploit.

Nous sommes à la 92e minute et le coup de sifflet de l’arbitre le confirmera quelques secondes plus tard : l’OGCN vient de battre Marseille, champion de France en titre, leader de la Ligue 1 et qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions.

Et de me souvenir que, la saison dernière, dans des conditions un peu similaires, le Gym avait infligé un cuisant 4-0 à Lyon qui venait pourtant de battre en Angleterre la prestigieuse équipe de Liverpool.

Cette équipe de Nice, avec un des budgets les plus modestes de la Ligue 1, un stade désuet, un public quantitativement faible et un effectif régulièrement pillé en fin de saison par les « grands » (Loïc Rémy était sur le terrain… mais sous les couleurs de l’OM) est étonnante. Chaque année, elle devance des équipes beaucoup plus huppées et termine en milieu de tableau tout en régalant son public d’exploits comme celui de ce soir. Pas de doute, petite par les moyens, cette équipe a quand même tout d’une grande.

04 décembre 2010

Romain Bouteille dans le Bocal



Le Bocal est un charmant (tout) petit théâtre de la rue Prince Maurice à deux pas de la Gare du Sud, au cœur du 5e canton. Depuis de nombreuses saisons, l’animateur Jean-louis Russo et la Compagnie résidente « Série illimitée » (spécialisée dans un répertoire de qualité qui emprunte beaucoup à Eugène Ionesco) offrent un programme varié et imaginatif avec quelquefois en prime des pépites dont la valeur est inversement proportionnelle à l’exiguïté des lieux.

Ainsi, ce vendredi, nous avons eu la chance d’assister au dernier spectacle du mythique Romain Bouteille, « L’ordinateur occidental ». Retrouver dans ce lieu si familier le cofondateur (avec Coluche) du Café de la Gare, le découvreur de Patrick Dewaere, Miou-Miou et autre Renaud, était forcément très émouvant. Pas seulement.

Le spectacle, one man show étiqueté par l’auteur comme « une fiction anticléricale », était plus qu’un prétexte pour rencontrer un personnage emblématique. Avec « L’ordinateur occidental », un Romain Bouteille vraiment iconoclaste dynamite, à l’aide d’un monologue – en vers, excusez du peu – d’une heure et demi, l’Eglise, ses clercs et ses prophètes… Le résultat est étonnant, drôle, et tout sauf anodin.

Morceaux choisis :

« A voir un serviteur de l’Eglise apportant
Cet enthousiasme aux foules avec tant de grâce
Et d’aristocratie on mesure le temps
Phénoménal qu’il a passé devant sa glace.
»

« Il paraîtrait que l’âme, d’après ma cousine,
A longtemps fait office de panneau-réclame
Aux missionnaires blancs d’Afrique Sarrasine.
Elle a lu ça dans le Figaro Magazine. »

« Aussi, plutôt que de malmener ces curés
En m’appuyant sur les fortunes qu’ils ont faites,
Je préfère vous inviter à la curée
Finale d’une chasse édifiante aux prophètes. »

« De même, ce serait un hasard prodigieux
Qu’un Tout-puissant ait pour obsession number one
L’âme des pratiquants, l’anorexie des moines
Et le confort douillet de leurs chefs religieux. »

Et, celui que je préfère :

« Un naïf, par exemple, va se dépêcher
De tirer le premier sur la femme adultère
Afin d’être celui qui n’a jamais péché. »

Etonnant, non ? comme aurait dit en son temps le professeur Cyclopède.

Puis, dans la bonne tradition des soirées au Bocal, le spectacle continuera avec un after bon enfant où les spectateurs partageront le verre de l’amitié avec le héros du jour. Détendu et disponible, Romain fut un interlocuteur charmant d’une simplicité tellement évidente qu’il fallait se pincer pour ne pas oublier que nous avions là devant nous une légende de la scène française.

01 décembre 2010

Radical à Paris



Aller-retour express pour assister avec Jean-Christophe au Comité directeur du PRG qui siégeait ce mercredi à Paris.

Comme nous ne sommes pas radicaux pour rien, la journée commença par un déjeuner de bonne facture à « La fontaine de Mars », rue Saint Dominique, le restaurant où le 6 juin 2009 la famille Obama, snobant l’Élysée, avait dîné à une table voisine de la nôtre.

Puis ce fut l’occasion, à la Maison de la Chimie, de faire connaissance avec Jean-Michel Baylet, le boss des radicaux de gauche. Je l’ai trouvé simple, direct… et très informé sur ses nouveaux élus niçois.

C’est lui, bien entendu, qui prononcera le discours inaugural. L’occasion de nous confirmer les difficultés actuelles que rencontre le PRG dans son dialogue avec le PS, une situation qui devrait conduire les radicaux à ne pas participer aux primaires made in Solférino.

Après Baylet, la salle plutôt quinqua et masculine engagea, de l’Europe aux valeurs républicaines, un débat tous azimuts. Relativement riche et informé, celui ci m’a semblé assez éloigné des parties de billard à trois bandes que sont généralement les réunions nationales du PS encalaminées par les questions de courant.

Le temps de voter pour une convention programmatique au printemps et le report du Congrès ordinaire en 2012 et il était déjà l’heure de rejoindre Orly.

Dehors la nuit était tombée. Une fine couche de neige poudreuse recouvrait l’esplanade des Invalides. Et, tout en marchant sous les flocons, presque sur la pointe des pieds, vers notre station de métro, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la dernière page de la nouvelle de Joyce évoquée ici même il y a quelques semaines…