24 mai 2007

Les marches du Palais, l’escalator de Virgin


Mercredi et jeudi, pour participer à l’événement le plus sympathique de la Côte, il s’agissait moins de gravir les célébrissimes marches du Palais que de se laisser transporter par l’escalator du Mégastore de Nice pour accéder au très cosy Virgin café afin d’assister à la première réunion cantonale (4e) de la campagne de Doms dans la 2e circonscription. A un moment où le festival accuse un coup de mou, on peut dire que mercredi soir le spectacle fut de qualité : une salle remplie, un public enthousiaste, des produits dérivés surprenants (une mention pour les t-shirt… oranges !), une « guest star » pleine d’humour ( Jean-Christophe Picard n’hésite pas à comparer la candidate à… Harry Potter pour avoir transformé magiquement un canton conservateur en canton de gauche… les Moldus n’en sont pas encore revenus !) et bien sûr la vedette de la soirée, mobilisatrice à souhait, mais refusant comme dab les artifices de la langue de bois.

Côté Cannes, le bilan n’est pas vraiment flamboyant : quatre films d’inégal intérêt, un film germano-turc un peu compliqué, un film hongrois pour cinéphile pur et dur, un film russe un peu naïf, un futur grand succès américain, moitié Pitt, moitié Clooney.


« De l’autre coté » (Auf der anderen) de Fatih Akin

Une demi-douzaine de personnages allemands et turcs s’entrecroisent… entre l’Allemagne et la Turquie.

Ali, immigré turc décide de vivre avec Yeter, une prostituée menacée par les islamistes (seule scène politique du film qui soit vraiment crédible) . A la suite d’une dispute, il la tue. Néjat, son fils prof de fac, rompt avec ce père indigne et retourne en Turquie pour retrouver Ayten, la fille de Yeter. En fait, Ayten, terroriste d’extrême gauche, vit clandestinement en Allemagne avec Lotte, sa petite amie, sous l’oeil désapprobateur de Suzanne, la maman (la grande Hanna Schygulla). Mais Ayten est expulsée et retourne en prison à Istanbul. Lotte, qui l’a suivie, est tuée par un sauvageon local. La maman de celle-ci, touchée par la grâce, décide d’aider Ayten en mémoire de sa fille. Logiquement, elle loue un petit pied-à-terre stambouliote et se retrouve dans l’appart de… je vous le donne en mille… Néjat, vous vous souvenez le fils de… ! J’arrête là, vous avez compris le scénario est inutilement alambiqué et pour tout dire pas très crédible. Dommage, car l’idée de départ – la confrontation de deux cultures éloignées et proches en même temps – était intéressante et les acteurs sont bons (magnifique Nurgul Yesilcay). En plus, nous apprenons une très bonne nouvelle : les prisons turques sont devenues nettement plus fréquentables qu’à l’époque de « Midnight Express » : optimisme exagéré du réalisateur ou effet Union Européenne ? Affaire à suivre.


« The man from London » de Béla Tarr

Le gag du festival : un port hanséatique reconstitué… à Bastia ! A part cette incongruité « L’homme de Londres » (d’après Simenon) est un pensum de deux heures douze : plans fixes interminables, premier élément de dialogues après une demi-heure de film, brouillard fumigènes à gogo, musique corne de brume… Michel et Alain, mes fidèles co-festivaliers, ont quitté le navire à mi-film comme un bon tiers de la salle. Stoïquement, je suis resté jusqu’à la fin, mais je ne suis pas sûr d’avoir eu raison.


« Alexandra » d’Alexandre Sokurov

Un officier russe basé en Tchétchénie reçoit la visite de sa grand-mère. La vieille dame, au physique rappelant étrangement Tatie Danielle, n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à quitter le camp pour aller se promener dans le village voisin et se lier d’amitié avec quelques femmes tchétchènes. Message subliminal : « Si toutes les taties du monde voulaient bien se donner la main ». La morale est sympathique mais, à mon humble avis, se débarrasser de Poutine serait nettement plus efficace. Trop réaliste pour être une fable à la Benigni, trop naïf pour être une profession de foi à la Loach, le film de Sokurov a l’inconvénient de ne pas choisir.


« Ocean’s thirteen » de Steven Soderbergh

Opus numéro 3, moins compliqué, moins sophistiqué, et plus drôle que les deux premiers (Andy Garcia à la télévision, en héros caritatif malgré lui, est impayable). Les spectatrices étaient d’accord pour dire que Brad Pitt et George Clooney n’ont jamais été aussi beaux. Admettons.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le top départ électoral du Virgin Café a tellement galvanisé les militants qu'on pourrait faire basculer Cannes à gauche...

Anonyme a dit…

Vu la moyenne d'âge en vigueur, c'est Nice qu'il faudrait rebaptiser "cannes"....Bon ça c'est fait :-)