29 avril 2007

Merci Bernard, Henri, Elodie, Mikaël, Sylvain, Lucile et Didier



Dimanche, dix-huit heures. Au théâtre de l’Alphabet, le rideau tombe sur la cinquième et dernière représentation de « Sur un air de cithare ».

Sans jouer au césarisé, qu’il me soit permis de décerner quelques remerciements.

Merci, tout d’abord, au public qui est venu nombreux malgré le beau temps, les vacances, les matchs de foot et les élections (mille excuses aux retardataires qui n’ont pas trouvé de places…).

Merci à Bernard, l’ami, le complice sans qui je n’aurais jamais franchi la porte d’un théâtre autrement que comme spectateur. On n’oubliera pas sa composition de l’Ange de Wenders.

Merci à Henri, le Directeur si indépendant du théâtre, mais aussi et surtout, metteur en scène de « Sur un air de cithare ». Il a su donner à ce texte de néophyte une dimension supplémentaire en rappelant que l’Histoire au cinéma, c’est toujours du cinéma. A fortiori au théâtre.

Merci à Elodie, pour avoir incarné avec subtilité et sensualité les multiples facettes du mystère féminin.

Merci à Lucile pour avoir été capable de donner des regrets à Jean-Pierre Jeunet. Lucile, Audrey… y’a pas photo !

Merci à Sylvain, époustouflant Monsieur Loyal, pour avoir déroulé à sa façon le fil rouge (et brun) de l’Histoire.

Merci à Mikaël, pour avoir capté, quasiment physiquement, la légèreté de l’Etre de son personnage écrasé par le kitch communiste.

Merci à mon ami Didier pour son Marcello d’anthologie, synthèse improbable de Mac Enroe et de Mastroianni.



Merci enfin, une fois de plus, à mon nain de jardin, pour avoir accepté de quitter son jumeau le temps de quatre soirées et d’une matinée inoubliables.

28 avril 2007

Notables UDF et électeurs de Bayrou

Un par un, les députés UDF appellent à voter Sarkozy. Que Rudy Salles soit parmi les premiers n'est pas une surprise. En effet, à partir du moment où l'UMP s'engage à ne pas présenter de candidats aux législatives contre les ralliés, il ne faut pas s'étonner de ces prises de position. Elles sont la conséquence logique du mode de scrutin de la Ve République : un scrutin majoritaire uninominal à deux tours, conduisant inmanquablement à une bipolarisation. Quelle que soit la sympathie que peut susciter la démarche de Bayrou, le Parti Démocrate est mal parti. C'est dire si, en la matière, les promesses de portefeuilles et autres propositions d'alliance gouvernementales sont complètement inefficaces, tout en étant ressenties par l'opinion comme des tractations politiciennes. Pour convaincre, au-delà des notables UDF, les électeurs de Bayrou, Ségolène Royal doit insister, et même aller au-delà des propositions du Pacte présidentiel en matière de proportionnelle. C'est la seule façon de dire à ces électeurs : "Nous vous donnons les moyens politiques de vous libérer de l'emprise de l'UMP".

Quant à l'autre événement de campagne, la proposition par Henri Emmanuelli de créer un grand parti des anti-libéraux, on peut éventuellement souscrire à cette idée, qui n'est pas forcément contradictoire avec le raisonnement précédent. Toutefois, elle mérite d'être prolongée par une question : avec qui ?

25 avril 2007

Cithare à l’Alphabet





Nice-Matin
Mercredi 25 avril 2007






Vendredi et samedi ont été jouées, au Théâtre de l’Alphabet, les deux premières représentations de ma nouvelle pièce, « Sur un air de cithare ».

A chaque fois, la salle remplie (voire franchement surbookée, comme le premier soir lors duquel j’ai suivi le spectacle debout sur la pointe des pieds…) a bien, même très bien, accueilli ma tentative un peu risquée de synthèse théâtre-cinéma.

La mise en scène d’Henri Legendre, imaginative et décalée, a beaucoup plu même si elle a parfois bousculé… l’auteur.

Les acteurs : l’incontournable Bernard Gaignier, Elodie Artéro, Mikaël Benzaken, Sylvain Bérardi, Lucile Gaignier, Didier Veschi, tous très impliqués sont excellents.

A titre personnel, j’admire beaucoup la prestation modeste mais essentielle de mon nain de jardin qui a quitté quelques jours la routine du balcon familial pour les sunlights et la gloire dans les bras d’une délicieuse… Amélie Poulain.

A l’issue de ces deux soirées je serais tenté de dire à la façon de mes étudiants : « que du bonheur », si une image triste, très triste, n’était pas venue assombrir le tableau. En effet, samedi soir, deux fauteuils sont restés vides, ils avaient été réservés par Françoise et Jean-Francois…

Trois représentations étant programmées pour cette fin de semaine, je propose donc aux lecteurs de ce blog de se faire une idée en publiant le monologue initial qui résume assez bien l’esprit dans lequel j’ai travaillé :

« De Stettin dans la Baltique jusqu’à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu sur l’Europe ».

Fascination.

Fascination totale pour ce vieux continent émergeant à peine de la nuit et du brouillard, d’Oradour, de Katyn et de la Shoah, et qu’on déchire, sans même lui laisser le temps d’entamer sa convalescence.

C’est ainsi que, pendant un demi-siècle, le destin du continent se disloque ; à l’ouest, le capitalisme transforme l’Européen en consommateur prospère et sans mémoire ; à l’est, le communisme crée un homme nouveau, sacrifié sur l’hôtel des lendemains qui chantent.

Monde singulier dans lequel Alice ne sait plus où est l’endroit où est l’envers d’un miroir que, de toute façon, elle ne peut plus traverser.

Et puis brusquement, après cinquante années, par la magie d’une nuit berlinoise, le miroir se brise et l’histoire européenne va se réconcilier avec sa géographie. Alice, qui déjà au loin voit l’horizon s’enflammer du côté des Balkans, se demande, un peu désemparée : « Pourquoi faire ? »

Cette aventure européenne, c’est aussi le destin de quelques femmes et de quelques hommes qui n’ont existé que par la magie du cinéma, cette somme de petits mensonges qui permet d’accéder à une forme supérieure de vérité.

En effet, ce sont bien souvent ces visages de femmes et d’hommes, heureux-malheureux, triomphants-humiliés, bourreaux-victimes, qui s’imposent à nous lorsque nous pensons au bruit et à le fureur des années passées ou que nous interrogeons le silence obsédant d’un futur incertain.

Petites histoires, Grande Histoire,
Initiation en boucle qui, de Vienne à Sarajevo, fait de l’Europe de l’après-guerre une singulière allégorie de la condition humaine.

24 avril 2007

« Porte-toi bien »


La famille de Jean-François Knecht m'ayant fait l'honneur de me demander de prononcer l'hommage public à Jean-François, voici ce que j'ai dit cette après-midi à la cathédrale Sainte-Réparate.


Rendre hommage à Jean-François, c’est d’abord rendre hommage au personnage public. Celui qui manque déjà au petit peuple de Nice, ces Niçois de toutes origines qui s’expriment si nombreux depuis mercredi.

Ces femmes et ces hommes, souvent modestes, ne se trompent pas : oui, Jean-François était un des leurs.

Cet élu les représentait en leur ressemblant.

Cet élu avait compris que lorsqu’on ne vit pas comme on pense, on finit par penser comme on vit.

Cet élu n’était pas un notable.

D’ailleurs, comment imaginer un notable capable de construire sa maison de ses propres mains ? De partir discrètement, sans rien dire à personne, en mission humanitaire en Afrique ? De sillonner la ville avec son scooter rouge pour aller au-devant de ceux qui lui demandaient un conseil ou de l’aide en embarquant parfois son Président de groupe sur le porte-bagages ?

Mais son action, chacun le sait, allait bien au-delà de ce travail de proximité auquel il tenait tant.

Sa passion dévorante pour l’intérêt général, pour la chose publique, le conduisait à prendre à bras le corps les grands dossiers de notre cité et de notre département. Dans ces cas-là, je peux en témoigner, malgré sa silhouette dégingandée et son élégance approximative, il n’avait rien d’un Don Quichotte : ses moulins à lui étaient bien réels.

Aucune volonté de se mettre sous les feux de la rampe, aucune volonté de tirer la couverture à lui – ses compagnons de Nice Plurielle peuvent en témoigner –, mais l’ardente obligation de lutter contre les mauvaises décisions, les irrégularités, les malversations… Et cela, au nom de ces valeurs républicaines si chères à la fois au militant socialiste, au père de famille, et à l’officier de réserve.

Pour autant, cet opposant farouche n’était ni un destructeur, ni un prédateur : il possédait aussi une remarquable force de propositions. Et l’on se prend à rêver du magnifique élu majoritaire et bâtisseur qu’il aurait pu être si…

Mais diront les cyniques : pourquoi cette recherche perpétuelle de l’inaccessible étoile ? C’est qu’en fait, Jean-François avait une conviction chevillée au corps, une conviction si forte, si essentielle, qu’elle lui donnait une dimension bien supérieure à celle de l’activiste généreux à laquelle on a trop souvent voulu le réduire : pour lui, les institutions et les systèmes étaient perfectibles, et cette perfectibilité même était la métaphore parfaite de la perfectibilité de l’homme.

Oui, Jean-François croyait en la perfectibilité de l’homme. C’était à la fois sa force et sa faiblesse.

Cet humanisme, ceux qui, comme moi, ont eu la chance de partager un peu de son intimité, ont pu comprendre qu’il était à la fois ce qui l’éclairait et le guidait, tout en étant la cause de quelques fêlures intérieures. Ces lézardes de l’âme qui font de l’homme, et singulièrement de l’homme politique, autre chose qu’un mutant ou une machine.

C’est que Jean-François était perpétuellement en recherche d’amour. Il aimait les autres beaucoup, passionnément, parfois irraisonnablement… A l’inverse, ne pas être aimé le désemparait.

Pourtant, plus son action publique dérangeait, plus le risque de désamour, des petites trahisons ou même de haine était grand. Ce qu’on pouvait considérer froidement comme la conséquence limitée mais logique de son activité, Jean-François ne l’a jamais accepté et le vivait comme une injustice profonde puisqu’il agissait pour le bien de tous. Il le vivait d’autant plus mal que lui-même, en privé – et je peux en témoigner –, n’a jamais été désobligeant, n’a jamais manqué de respect, même pour ses adversaires les plus redoutables.

Face à ce désamour, il aurait pu faire siens ces propos d’Albert Cohen : « Que cette épouvantable aventure des humains qui arrivent, rient, bougent puis soudain ne bougent plus, que cette catastrophe qui les attend ne nous rendent pas tendres et pitoyables les uns pour les autres, cela est incroyable ».

Tout à l’heure, les portes de la cathédrale s’ouvriront à nouveau sur le forum et le temps recommencera à passer… Mais n’oublions pas que pendant quelques minutes, nous avons été tendres et pitoyables les uns pour les autres. Pour ce juste.

Jean-François, le moment de l’Adieu est venu.

J’aimerais le faire avec ces trois mots de tendresse retenue, ces trois mots que tu prononçais en regardant l’autre avec bienveillance mais la voix parcourue d’une étrange inquiétude chuchotée,
Jean-François,
Où que tu sois,
Là-haut, là-bas, de l’autre côté,
Jean-François,
« Porte-toi bien ».

Voir aussi sur le blog de Dominique Boy-Mottard, "Ciao, Jean-François"

23 avril 2007

« On est en finale… »

Dimanche 22/4/2007, 22 heures, permanence du 3 avenue Cyrille Besset

Ouf ! Cinq ans après, le soulagement est de mise, le FN ne sera pas au second tour et Ségolène Royal est qualifiée pour le 2e tour : pas de nuit crépusculaire, mais quelque chose qui ressemble déjà à une veillée d’armes.

Avec au moins 25%, le score de notre candidate est excellent, même s’il est en grande partie dû à l’effondrement de la gauche « gouvernementale » (communistes et verts). Mais si le réservoir des voix de gauche est plutôt faible, la victoire est possible. En effet, chacun sait qu’au soir du premier tour, sous la Ve République, une nouvelle campagne commence.

Quant aux faibles chiffres de la gauche dans les Alpes-Maritimes, ils sont finalement logiques dans un département très marqué à droite. Mais ce score ne condamne pas la gauche azuréenne à perdre les Municipales, notamment à Nice.

Il est vrai qu’avec Dominique, j’ai une certaine pratique de ce paradoxe. Qu’on en juge : cantonales dans le 5e canton en 1998 et en 2004 et dans le 7e canton en 2005, municipales en 2001. C’est ainsi que nous avons pu démontrer qu’une campagne de rassemblement au-delà des clivages nationaux peut réserver de bonnes surprises au niveau local. C’est ce que j’explique devant les caméras de France 3 dans le local de la Fédération, tout en regardant du coin de l’œil les résultats du scrutin à la TV.

Et de murmurer à nouveau la phrase magique : « on est en finale, on est en finale… »


Lire aussi, sur le blog de Dominique Boy-Mottard, La longue marche.

20 avril 2007

Notre JFK

Avec les nombreux hommages qui se succèdent en commentaire du post précédent (et qui seront, bien sûr transmis, à sa famille), nous pouvons relever celui de Clotilde sur le site du Poisson zèbre, celui de Pascale Gérard, conseillère régionale, et celui de Dominique Boy-Mottard, conseillère générale, sur leur blogs.

On peut également retrouver trois posts dédiés à Jean-François sur ce blog au cours des derniers mois :

- JFK
- Les premiers qui disent la vérité...
- Avec JFK

16 avril 2007

Rocky VII au Château


Entre une tournée ségoléno-triomphale avec Dominique dans le quartier des Musiciens et la rue d’Italie et un OGCN – Saint Etienne de bonne facture avec Bruno Della Sudda, je participe avec plaisir au rassemblement – pique-nique organisé au Château. Bonne idée que ces retrouvailles entre militants pour se donner du courage avant la dernière ligne droite. L’occasion aussi de lever la tête du guidon pour échanger et faire le point sur la situation politique avant le verdict du premier tour.

La déclaration iconoclaste de Michel Rocard est évidemment au centre de nombreuses conversations. Trois types de réaction : ceux, majoritaires, qui contestent la position sur le fond, ceux qui estiment que le moment est mal choisi et ceux qui, au contraire, pensent qu’il vaut mieux poser le problème maintenant dans la clarté avant le premier tour… comme Michel Rocard.

Pour ma part, cette prise de position ne me surprend pas. Rocard défend cette même idée depuis les années 80. C’était même le clivage idéologique fondamental entre lui et François Mitterrand. J’avoue que les rocardiens historiques qui, aujourd’hui, jouent les vierges effarouchées m’amusent beaucoup… En fait, cette position part du principe qu’il existerait comme en Allemagne ou en Italie un Centre politique en France. Historiquement, culturellement et surtout… électoralement (scrutin majoritaire à deux tours), ce n’est pas le cas. François Bayrou va-t-il changer la donne ? L’avenir nous le dira, mais, en l’état actuel des choses et du mode de scrutin, cela me semble peu probable malgré un incontestable mouvement d’opinion.

Cependant, le pavé dans la mare de Michel Rocard a un mérite : il permet de pointer l’état de faiblesse actuel de la gauche gouvernementale hors PS. Celui-ci est tel que la victoire de Ségolène Royal passe par une dynamique capable de s’affranchir du clivage gauche-droite au sens strict. Il nous reste trois petites semaines pour en convaincre les électeurs.

Conseil municipal du vendredi 13 avril 2007

Pour lire l'intégralité de mes interventions sur le Compte administratif et le Budget supplémentaire, rendez-vous sur mon site.

14 avril 2007

J’ai la rate qui s’dilate…

Le conseil municipal de ce mois d’avril est consacré à l’examen du compte administratif 2006. Ce document est en réalité la photographie exacte de la gestion municipale sur une année. Par définition, l’opposition ne peut que voter contre la traduction budgétaire d’une politique qu’elle refuse. Mais la donnée la plus stupéfiante du CA 2006 est que le maire et sa majorité n’arrivent pas à réaliser…leur politique.

Le médiocre taux de réalisation de 70 % par rapport aux budgets primitif et supplémentaire traduit en fait les errements de l’année passée qui, d’affaires judiciaires en manifestation d’incompétence, ont plombé les « beaux » projets du maire. Ce qui d’ailleurs n’est pas pour attrister Nice Plurielle qui a souvent considéré que ces derniers étaient souvent mal adaptés, coûteux et parfois même inutiles.

Pour rendre compte de cette situation navrante , je pastiche en séance la célèbre chanson d’Ouvrard, « J’ai la rate qui s’dilate », prenant à partie Jacques Peyrat assis devant moi à une dizaine de mètres (pendant la séance du CA le maire n’a pas le droit de présider la séance) :

« Vous pouvez dire, Monsieur le Maire, après cette année calamiteuse :
J’ai l’tramway qui se traÎne
La Libé qui cafouille,
Le Grand Stade qui s’défile
L’hôtel Sulzer qui s’fait la malle
Les parkings qui résistent…
Ah ! mon Dieu qu’c’est embêtant, je n’suis pas bien portant… ».

La presse va s’emparer avec gourmandise de cette espièglerie, le Sénateur-Maire, lui, sera nettement moins enthousiaste !


Après les blogs amis, le blog familial ! Pour les élections législatives dans la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes (Nice centre)

CRÉATION DU BLOG DE CAMPAGNE DE DOMINIQUE BOY-MOTTARD

11 avril 2007

De la Fac à la FNAC

Pour voir la vidéo du débat (extraits), rendez-vous sur Webtvnice.com

Après six heures de cours à la Fac, je me rends à la FNAC pour le débat prévu autour de mon livre Fragments de Nice. Arrivant dans la salle du Forum après quelques interviews, je retrouve l’animateur maison, Avraham Vanwetter, qui me confirme que l’assistance que nous découvrons atteste d’un vrai succès. Insistant tout d’abord, et à juste titre, sur la qualité de la préface de Claire Legendre, Avraham va me passer gentiment au tamis de ses réflexions et de ses interrogations.

Parmi l’assistance, des visages connus : les deux « sites amis » (of course), des militants, des étudiants, la maman de Michèle Mangion, quelques élus niçois, un de Carros. Mais ce qui m’impressionne le plus, ce sont les visages inconnus. Bienveillants, mais inconnus. De « L’arc-en-ciel » au « Vieux Grec », les dix-huit Fragments seront ainsi explorés par l’animateur, l’auteur et les spectateurs. Des questions sont en effet posées par la salle. Elles évoquent souvent la question des Municipales. Je réponds assez directement et sans faux-semblants, tout en rappelant que, pour quelques semaines encore, priorité doit être donnée au combat national.

Après le débat, suit une nouvelle séance de dédicaces. Ecrire ces petits messages d’amitié sur des dizaines d’exemplaires du livre que vous avez écrit, est un moment délicieux. Aussi, c’est plein d’entrain et avec le sourire que je retrouve quelques heures plus tard le Budget Supplémentaire de la Ville de Nice, afin de préparer la séance du Conseil municipal de vendredi.

09 avril 2007

Lundi de Pâques pluriel

Maintenir la traditionnelle réunion de préparation du Conseil municipal un lundi de Pâques n’était pas un pari gagné d’avance. Et pourtant les quatre composantes politiques de Nice plurielle sont bien présentes, renforcées par un groupe de militants certes moins nombreux qu’à l’accoutumée mais tout aussi déterminés.

Au menu du jour, le Compte administratif de 2006, le Budget supplémentaire 2007, la mise en place du Contrat urbain de cohésion sociale, l’incroyable coût de la réfection du Musée Masséna, les nouveaux dysfonctionnements du chantier du tramway, et quelques autres sujets.

Je suis très fier de constater qu’à deux semaines d’une échéance nationale capitale abordée en ordre dispersé, élus et militants de Nice plurielle trouvent encore les ressources d’occuper le terrain local. Ensemble.


POUR UN COMMENTAIRE SUR FRAGMENTS DE NICE, VOIR LE POST SUR LE BLOG DU POISSON ZEBRE.

Salem à l'ouest


Le week end, j'aime bien explorer un autre Nice, à l'écart des sentiers battus de la ville formatée et quelque peu figée des notables et des touristes.

La semaine dernière, c'était la soirée d'Entr'L avec Roxan, au centre culturel de Bon Voyage. L'association nous proposait une pièce de théâtre militante où il était plus question de droit à l'indifférence que de droit à la différence quand il s'agit d'aimer autrement.

Aujourd'hui, avec Salem, c'est à l'autre bout de la ville que j'explore toute la matinée le marché installé en ce lundi de Pâques sur le parking du Nikaïa. L'accueil est chaleureux, méditerranéen. La gauche est un peu chez elle. Sarkozy fait peur. Peyrat aussi.

Fidèles téléspectateurs du Câble, commerçants et clients me félicitent pour la pugnacité du groupe pendant les séances du Conseil municipal retransmises par nice Télévision.

Le soleil d'avril apporte une note de gaieté à ce village qui, pour être éphémère, n'en est pas moins réel. Quelques beignets, une explication de Salem, un peu de kébab, deux ou trois achats, un café serré..., il est temps de rentrer pour préparer le Conseil municipal de Vendredi !

08 avril 2007

Welcome on board

Les articles de presse se sont récemment fait l’écho de difficultés d’intégration des nouveaux adhérents qui ont massivement rejoint le PS. Si on ne pratique pas la langue de bois, force est de constater que ce constat est assez juste et somme toute logique. Entre des réunions de section pas toujours folichonnes et des manifestations publiques forcément impersonnelles, le nouvel adhérent a du mal à trouver ses marques. C’est pour cette raison qu’avec Dominique, j’ai décidé d’organiser des mini dîners-débats pour faire connaissance, complètement, vraiment, avec ces nouveaux adhérents. Ainsi, au moins une fois par semaine, nous passons une soirée politiquement et humainement très riche avec une dizaine de nouveaux adhérents. Pas plus, pour que la rencontre soit une vraie rencontre.

Membres d’une des neuf sections niçoises, ils sont étudiants, enseignants, demandeurs d’emploi, travailleurs sociaux ou, comme vendredi à Pasteur, commerçants non sédentaires, avocats, profs d’économie… Au menu, la politique nationale bien sûr – actualité oblige – mais aussi le local et les incontournables Municipales de Nice. Chacun explique son itinéraire, ses doutes, ses espoirs. Nous faisons de même.

L’atmosphère a cette fluidité des espaces de communion où chacun apporte sa touche personnelle à l’espérance commune.

Bonheur d’être ensemble.
Bonheur de partager des valeurs.
Bonheur de se concentrer sur les combats présents et de se préparer aux combats futurs.

Amitié, camaraderie, fraternité, peut-être un peu de tout cela.

07 avril 2007

Les pas japonais

Vendredi, dans le cadre du très branché Hi-Hotel de l’avenue des fleurs, l’association « Nice - Côte d’Azur, Capitale Européenne de la culture », qui s’est substituée à la ville de Nice pour assurer la promotion de la candidature, a tenu sa réunion constitutive.

Ma présence, ainsi que celle de Simone Monticelli, atteste de l’engagement de Nice Plurielle dans cette aventure susceptible de déboucher sur le titre… en 2013 ou, plus prosaïquement, sur des projets donnant un coup de fouet à la culture niçoise.

Un conseil d’administration d’une quinzaine de membres est élu par l’assemblée. Je fais partie de cette structure présidée par la star de l’architecture Jean Nouvel et vice présidée par Cédric Teissère, l’homme de la Station, et Albert Marouani, le Président de l’Université.

Sur le fond , vis-à-vis des artistes, la démarche de Bernard Faivre d’Arcier, le directeur artistique, est celle des « pas japonais », ces pierres plates qui suggèrent dans les jardins nippons, un chemin sans jamais l’imposer ; il s’agira donc pour l’association de proposer des pistes sans jamais être directive.

De nombreux pré projets sont ainsi suggérés : un immense bateau en… papier qui pourrait parcourir le littoral en défiant les cabines-cruisers des anciens et nouveaux riches, des cadrans solaires réglés sur les autres régions du monde, des morceaux de littoral offerts aux artistes des pays européens enclavés, un arc en ciel permanent de cent mètres de haut (proposition du scientifique Pierre Coulet), …

Bernard Faivre d’Arcier se félicite par ailleurs de l’engagement de l’opposition municipale, n’hésitant pas à dire que c’est un atout pour la candidature. Fort de ce patronage prestigieux, j’en profite pour regretter l’absence du cinéma dans cette première phase, Simone plaide quant à elle pour une présence renforcée des artistes dans la structure : nous serons rassurés et l’un et l’autre.

L’affaire semble mieux engagée que la conférence de presse inaugurale pouvait le donner penser (Il faut soutenir la candidature de Nice). Cela dit avec cette majorité municipale, on a le droit d’être sceptique. Wait and see.

03 avril 2007

Une première dans la deuxième


Ce soir, au Splendid, la salle est pleine pour accueillir une réunion « du changement » de la deuxième circonscription. Ce rassemblement correspond également à l’entrée en campagne de Dominique Boy-Mottard, candidate du PS aux Législatives. Une première, en quelque sorte.

Monsieur Loyal de la soirée, j’ai tout d’abord le plaisir de présenter les trois premiers orateurs : Mohamed Rafaï, Pierre Laigle, et Ladislas Polski du MRC. Ils ont la particularité de ne pas avoir de responsabilités électives. Il est bon que le syndicat des élus ne monopolise pas complètement les estrades et les tréteaux surtout lorsqu’il s’agit de présenter le pacte présidentiel de Ségolène Royal.

Puis, c’est au tour de Dominique, que je présente sobrement (forcément sobrement…). D’emblée, elle explique que l’UMP locale, c’est à la fois Estrosi et Peyrat. Celui qui préfère subventionner les futurs propriétaires aisés plutôt que les jeunes dans le besoin et celui qui veut voter FN au deuxième tour en affirmant que l’extrême droite fait partie de la grande famille de la droite. Mise en garde de la candidate de la gauche dans la deuxième circonscription : être candidat UMP à Nice signifie qu’on est frère (ou sœur en l’occurrence) idéologique d’Estrosi et de Peyrat. Il ne sera pas possible, le moment venu, de réfuter un membre du fan-club pour témoigner de sa respectabilité républicaine.

Au-delà de cette entrée en campagne, Dominique choisit de défendre le Pacte présidentiel à travers les propositions de notre candidate sur l’Europe, cette Europe qui a tant divisé la gauche. En quelques minutes, elle fait la démonstration que le Pacte peut réconcilier ceux qui voient dans l’Europe une machine de paix au service du dépassement des Etats Nations et ceux qui voient cette même Europe comme une machine de guerre contre la mondialisation libérale.

Ce n’était pas la plus mauvaise nouvelle de la soirée.

01 avril 2007

Les vautours

Malgré la pluie, l’assistance est nombreuse sur la place du Palais de justice pour cette deuxième séance de parrainage de familles étrangères expulsables organisée par RESF.

Etant moi-même parrain depuis trois mois (Les deux Nice), c’est au tour de Dominique de s’engager avec l’ami Bernard Neuville pour une famille de l’Ariane.

Un petit groupe d’extrême droite se livre d’emblée à une provocation « bavante » et expectorante, sans parvenir toutefois à troubler le bon déroulement de la cérémonie.

Cette intrusion grotesque ne sera hélas pas la seule mauvaise nouvelle de la matinée. En discutant avec plusieurs familles, nous avons eu confirmation de pratiques dont nous avions déjà entendu parler. Ces étrangers, fragilisés par des lois peu généreuses, des fonctionnaires parfois partiaux et un appareil répressif toujours menaçant, peuvent être en prime victimes d’avocats vautours. Certains avocats utilisent en effet cette clientèle captive pour que leur petite entreprise ne connaisse pas la crise. C’est ainsi qu’on peut demander plus de mille euros (en liquide) pour accomplir quelques formalités basiques. A ce tarif-là, on peut difficilement parler d’avocat militant ! D’autant que les associations du secteur font l’essentiel en accomplissant un travail remarquable et… bénévole. Sans parler des élus. Comme plusieurs d’entre eux, je m’occupe, avec mon ami Lucien Fouques, de dizaines de dossiers avec une certaine efficacité. Je revendique ces actions – non électoralistes, par définition – avec fierté, même si elles prennent beaucoup de notre temps.

Les pratiques de ces avocats sont peut-être légales (à vérifier), elles sont en tout état de cause bien peu légitimes et pour tout dire franchement dégueulasses.