09 mars 2007

Edith for ever

Les séances de rattrapage ne se sont pas réduites à César 1 - Oscar 0. Elles m'ont permis de vérifier, après Lady Chatterley, un regain de vitalité du cinéma français. Passons sur l'insignifiant « Je crois que je l'aime », une de ces fameuses comédies à l'américaine made in France (Lindon-Bonnaire en couple glamour on doit pouvoir faire mieux...non ?) pour se féliciter de l'excellence de « Ne le dis à personne » et surtout de « La Môme ».

- Ne le dis à personne, de Guillaume Canet, est un thriller plutôt bien ficelé avec un François Cluzet (césarisé) au mieux de sa forme. L'atmosphère étrange du film est parfois du digne de Patricia Highsmith, quelques personnages de notables forcément corrompus lorgnent du coté de Chabrol (admirable Jean Rochefort), le fil rouge de l'histoire - avec un innocent que tout accuse - est "hitchcockien" en diable. Mais ces prestigieux parrainages ne sont pas usurpés par un film qui a le double mérite d'avoir un vrai scénario et d'être, au delà de quelques défauts de jeunesse, cinématographiquement bien maîtrisé.

- La Môme, d'Olivier Dahan, qui retrace la vie d'Edith Piaf, est un grand film. On pouvait redouter un téléfilm de luxe retraçant chronologiquement l'histoire d'une icône de la chanson française avec scènes immanquables et culturellement correctes. En réalité La Môme est un film âpre, dérangeant, crépusculaire. Dahan réussit l’exploit d’être à la fois démystificateur sans être démythificateur. Le film insiste en fait sur l’enfance et les dernières années de la chanteuse : l’enfer de la misère et celui de la déchéance. Comme pour mieux nous faire comprendre dans ces conditions extrêmes, l’extraordinaire vitalité de la Môme. La vitalité de la mouche contre la vitre, celle qui fait qu’on se cogne jusqu’à la mort. L’interprétation de Marion Cotillard est hallucinante au vrai sens du terme : elle est Piaf.

Pour avoir consacré il y a trois ou quatre ans une journée d’errance parisienne à refaire le parcours de la vie d’Edith Piaf de Belleville au Père Lachaise, le film me permet de retrouver avec émotion ces lieux,ces quartiers encore habités par le souvenir de celle qui à la fin « ne regrette rien ».

Ce film est tellement bouleversant - il m’a tellement bouleversé - qu’après la séance, en rentrant chez moi, j’ai tout bonnement oublié de m’inquiéter du résultat de l’Olympique Lyonnais en Champion’s League.

Et cela, croyez-moi… c’est un signe !!!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je comprends votre emotion j’ai été complétement boulversée a la sortie d'un un autre film : la vie des autres
En dehors du contexte politique qui vous fait froid dans le dos de, on trouve dans ce film l'intensité de l'homme, ses doutes, ses révoltes, ses compromissions, ses amours, ses cruautés, ses rédemptions.
Cet agent de la Stasi froid, impénétrable au regard d'acier qui vit sans amour dans un endroit aussi froid que lui-même, se laisse un instant émouvoir par un morceau de piano et à ce moment précis tout bascule, il ne sera plus jamais le même .. La fin du film est particulièrement bouleversante, le regard de cet homme qui s'octroie enfin le droit de s'acheter le livre qui lui est dédié vous hante de longs moments et vous amène aux larmes. Vraiment c'est un très grand film. A ne pas manquer.
pénélope

Anonyme a dit…

Le lendemain du match, l'action de l'Olympique Lyonnais à perdue 1€, si ça peu te donner une idée du résultat final.

ANTONIN

Anonyme a dit…

Incroyable !
Sur le blog www.thedino.org, une vidéo aujourd'hui d'une chanson INEDITE de Francis Cabrel où il parle de tout, de la vie en général, des nouvelles technologies, et puis surtout de ses relations avec son frère, et avec sa mère.
Un texte magnifique. Et cette voix qui vous prend aux tripes !..
Le billet s'intitule "FRANCIS CABREL - DROIT DE REPONSE".
J'en pleure de joie.
Bisous à tous,