28 décembre 2007

Fin d'année en fanfare

La fanfare est en fait le petit orchestre de musique arabe traditionnelle de la police d'Alexandrie ("La visite de la fanfare", Eran Kolirin, Israel). Un orchestre qui, à la suite d'un quiproquo, échoue en plein Neguev, dans une sorte de Bagdad café improbable. La rencontre entre les musiciens policiers égyptiens un peu coincés et les paumés du désert israéliens est en effet le sujet de ce petit film humaniste et minimaliste. Humaniste parce que minimaliste. Tout est suggéré et la métaphore a la fluidité d'un mirage : normal, nous sommes dans le désert...

En fait, ce film est le dernier des quarante films visionnés envers et contre tout en cette année triplement électorale. Mon top 10 sera cette année partial (normal...) et hélas partiel (j'ai manqué des sorties importantes). Le voici tout de même.

1ers ex aequo : 4 mois, 3 semaines, 2 jours, de Cristian Mungiu (Roumanie) et La vie des autres, de Florian Henckel von Donnersmarck (Allemagne). Pour tout comprendre de l'horreur des sociétés post staliniennes. Aux antipodes de "l'ostalgie" de Good bye Lenin.

3ème : Lumière silencieuse, de Carlos Reygadas (Mexique). Pour la portée universelle de cette histoire d'amour chez les Mennonites.

4èmes ex aequo : Chanson d'amour, de Christophe Honoré (France) et Lady Chatterley, de Pascale Ferran (France). Une comédie musicale et une adaptation littéraire : enfin deux films français ambitieux.

6ème : My blueberry nights, de Wong Kar-Wai (Hong-Kong). Parce que c'est le nouveau Wong Kar-Wai.

7ème : Paranoid Park, de Gus Van Sant (USA). Parce que c'est le nouveau Gus Van Sant.

8ème : La Môme, de Olivier Dahan (France). Pour l'émotion incroyable que distille ce film.

9ème : No country for old man (Joel et Ethan Coen). Parce qu'un palmarès sans film tourné dans l'ouest des Etats-Unis n'est pas un palmarès.

10ème : Persepolis, de Marjane Satrapi (France). Pour que chacun se précipite acheter en librairie l'oeuvre de Satrapi. Le faire au lendemain de l'assassinat de Benazir Bhutto est un exercice salutaire.

Je me suis mouillé. Maintenant à vous de jouer ! Quel est votre top 10 de 2007 ?

25 décembre 2007

Un petit Vel’d’hiv mâconnais

Un dimanche d’hiver, le 23 janvier 1944, la Gestapo arrête à Cruzille (Saône-et-Loire) mon grand père Edgard Ponthus, maire du village, avec une partie de ses camarades. Depuis le début de la guerre, mon grand-père fait partie de la Résistance et aide activement les maquis très actifs dans la région. Déporté, il ne reviendra jamais de Flossenburg et son corps sans vie sera abandonné sur un ballast du côté de Prague.

Or, il y a deux jours, une historienne amateur, qui est aussi une conseillère municipale du village, Claire Cornillon, m’a appris que le décret de destitution de mon grand-père et de désignation de son successeur avait été pris à la Préfecture de Mâcon le… 28 décembre 1943, c’est-à-dire vingt-six jours avant son arrestation par la Gestapo. Cette nouvelle bouleversante sur un plan personnel est aussi une preuve supplémentaire de la complicité totale de l’administration française avec les occupants nazis. A Paris, c’est la police française qui arrête sous les ordres de la Komandantur, à Cruzille, c’est la Gestapo qui arrête à l’initiative de la Préfecture. Si les situations ne sont pas tout à fait semblables, la complicité est la même. 23 janvier 44 : un petit Vel’d’hiv mâconnais en quelque sorte…

22 décembre 2007

Nous avons fait un beau voyage

Après le samedi « européen », le samedi « Transports »…

Il s’agit en effet pour l’équipe de présenter son programme sur les déplacements urbains « Se déplacer autrement pour que Nice respire enfin ».

Le constat est simple : après la mise en service de la première ligne du tramway, la ville est endettée et l’essentiel reste à faire en matière de déplacements urbains.

Le défi est de taille : peu d’argent, beaucoup de besoins. Nous sommes donc condamnés à l’imagination ! Et de l’imagination, nous en avons énormément dans les 10 propositions que nous présentons ce matin aux Niçois et à la presse.

Symboliquement, nous avons décidé d’anticiper l’application de notre programme en présentant la première de ces propositions, « le tram-train des Pignes », sur le terrain entre le Terminal du Rouret et la station Saint Isidore des Chemins de Fer de Provence.

9 heures. Station Las Planas. Dernier briefing avec Laurent (Lanquar) sur le programme. Richard, l’organisateur de l’expédition débarque avec tracts, autocollants, réservations en tout genre… et pralines. Les « Nice nordistes » de l’équipe arrivent et nous sommes une vingtaine à embarquer. De station en station, la troupe s’agrandit. Nous récupérons la conseillère générale du 7e canton et Patrice (chargé lui aussi de tracts) à la station Valrose.

10 heures. Descente du tram à la station Libération. Après avoir traversé sous la pluie l’esplanade de la Gare du Sud en rêvant au quai à quai de notre programme, nous retrouvons les « Sudistes » et… les lève-tard du groupe dans le hall de la gare des Chemins de Fer de Provence. Et nous ne sommes pas loin d'une cinquantaine quand le photographe de Nice-Matin immortalise notre départ.

11 heures. Nous avons littéralement envahi les compartiments d’un train qu’on imagine d’ordinaire plus paisible le samedi matin. Une certaine agitation règne dans les rangs. Et Catherine Lioult de France 3 Méditerranée, qui fait le voyage avec nous, a le plus grand mal à avoir un peu de calme pour procéder à mon interview sur les hauteurs de la Madeleine. Il faut dire que Sami est particulièrement déchaîné…

12 heures. La pluie tombe toujours. Les parapluies multicolores transforment l’équipe de Nice Autrement en une chenille joyeuse qui ondule au travers de la place centrale de Saint Isidore. Arrivés à la brasserie du quartier village, Laurent (Weppe), le maître des banquets, prend les choses en main pour organiser des agapes modestes (steak-frites ou pizza) et rapides (le train retour est pour bientôt). L’ambiance monte d’un cran avec les copains qui nous ont rejoint… par la route.


14 heures. Retour à la case départ. Sous l’œil goguenard du père Noël des CFP, la petite troupe se sépare avec la tendresse bourrue des aventuriers au retour d’une expédition. Eh oui… « Nous avons fait un beau voyage » !

Voir le reportage dans le journal régional de France 3 du samedi 22 décembre.

21 décembre 2007

Mon premier Conseil d’exclu

Pour la première fois de ma vie, j’ai siégé dans une assemblée sans représenter le Parti socialiste. De 1986 à 1992, puis en 1998, au Conseil Régional, depuis 1995 au Conseil Municipal, et depuis 1998 au Conseil Général, j’ai toujours porté les couleurs du PS. Aujourd’hui, ce n’était plus le cas. En fait, ça ne change pas grand-chose. Comme je l’ai écrit hier soir, ce n’est pas une décision bureaucratique qui entamera ma détermination, une détermination arrimée par des convictions, des valeurs et la solidarité de toute une équipe.

Comme on dit, j’ai "fait le job", en demandant au maire de relancer l’aventure de « Nice, capitale européenne de la Culture », malgré l’échec de la candidature officielle. Par ailleurs, profitant du compte-rendu annuel des Conseils de quartiers, j’ai tracé les contours d’une nouvelle démocratie de proximité.


Mais c’est au détour d’une délibération anodine, que je fais l’intervention la plus importante de la journée, en annonçant qu’avec Pierre Laigle, nous participerons de conserve à la « Prom’ classic » du 5 janvier… et peut-être même au semi marathon du mois d’avril. Mais là, Pierre a fait une drôle de petite grimace… Affaire à suivre !

Rectificatif : comme Clotilde me le fait remarquer, la Prom' classic, ce n'est pas le 5 janvier mais le 6 ! Avis aux amateurs...

19 décembre 2007

Staline pas mort

Pour la direction nationale du PS, l’urgence, qu’on se le dise, ce n’est pas de tenter de remédier à une crise d’identité sans précédent, ce n’est pas d’essayer de ralentir la fuite des cerveaux vers le gouvernement Sarkozy ou même, tout simplement, d’exister dans le débat public. L’urgence, c’est d’exclure Patrick Mottard (soyons modestes, je ne suis pas seul, et il paraît que la charrette nationale est garnie) qui a commis le crime absolu de proposer aux Niçois la primaire qu’on voulait lui imposer, biaisée, au sein de l’appareil local.

« Le Parti se renforce en s’épurant ». A une époque où même le Parti communiste n’exclut plus, on se croit revenu à l’époque des purges staliniennes.

Il est vrai que, depuis quelques mois, j’ai l’impression d’être un peu l’homme à abattre, celui qui change le schéma bien ordonné d’une droite institutionnelle, victorieuse, sans combattre, d’une gauche institutionnelle prête à se contenter des miettes du gâteau.

Mais ma détermination est intacte. Socialiste je suis – depuis trente-cinq ans –, socialiste je demeure. Le socialisme est dans mon cœur, le socialisme est dans mes gènes. Mes références s’appellent Jaurès, Blum et Mitterrand. Rien à voir avec les apparatchiks gris qui sévissent actuellement rue de Solferino et leurs clones locaux.

C’est comme candidat socialiste que je briguerai la mairie de Nice en mars. Mais ce sera à la tête d’une liste de large rassemblement car la démocratie locale a besoin de passion et de compétence plus que d’idéologie.

Au revoir le 3, bonjour le 10


Il ne s'agit que d'une réunion de quartier de plus. Une réunion presque banale où, encadré par Zineb et Clotilde, je fais le recensement des problèmes de mon cher 5e canton.

Et pourtant, je suis ému.

C'est que ce matin, j'ai signé le bail du 10, avenue Cyrille Besset, celui de notre nouvelle permanence : plus moderne, plus spacieuse, plus fonctionnelle.

Mais le 1er janvier, c'est bien plus que la rue que nous allons traverser. Ce sera une décennie de notre vie militante, avec son cortège d'espoirs, de peines et de joies.

Et si nous gardons l'espoir chevillé au corps, la nostalgie sera quand même au rendez-vous. Du côté du 3.

17 décembre 2007

La chaîne sans fin

Le militantisme, le travail de l’élu, les campagnes électorales, c’est aussi le plaisir de la rencontre, de l’échange, du dialogue,
de la confidence chuchotée à la presque engueulade, de l’avenir du petit bout de trottoir à celui du vaste monde…
et la fierté d’être un maillon que l’on espère solide de la chaîne sans fin des femmes et des hommes de la cité.

Voir le diaporama.

15 décembre 2007

L’Europe autrement



Cathelijne est journaliste et Hollandaise, Roser est chercheuse et Espagnole (catalane), Angelo est chef de projet à la politique de la ville et Italien, Diana est responsable import-export dans une société et Bulgare, Tom est manager dans une entreprise de Sophia Antipolis et Anglais, Carlos est en train de créer son entreprise de BTP et il est Portugais, Ewa est restauratrice et Polonaise, Christina, mère de famille et espagnole, Elia, formatrice en entreprise, et Assunata, retraitée sont Italiennes, Loredana est assistante et Roumaine, Petra, directrice de publication et Allemande.

Trentenaires ou quadras, tous Niçois, ils sont parfaitement intégrés à la vie de la cité. Avec quelques autres, ils ont répondu à l’invitation de Nice Autrement en direction des Européens communautaires résidant à Nice et donc, de ce fait, électeurs et éligibles.

C’est ainsi que la galerie Depardieu, qui nous accueille pour l’occasion est pleine à craquer. L’occasion d’affirmer devant ce public :

« Jadis cité cosmopolite fréquentée par l’intelligentsia européenne, Nice doit sortir de son statut de ville provinciale enclavée dans un coin de Riviera. Nice mérite mieux. Nice doit devenir ce qu’elle est : une des portes de l’Europe. Une porte qui s’ouvre naturellement sur la Méditerranée et le Sud.

Pour jouer pleinement ce rôle, Nice doit assumer son destin de grande métropole européenne. Quand on veut s’ouvrir aux autres, il faut être soi-même, pour offrir le meilleur de soi : sa différence.

C’est pour cela que Nice Autrement veut faire de notre cité et de son agglomération une vraie métropole européenne, en proposant un programme et dix mesures concrètes, et surtout, en ayant la volonté d’insuffler un nouvel état d’esprit. »

Puis il me reste à expliquer les 10 propositions pour « l’Europe à Nice et Nice dans l’Europe », en soulignant qu’elles seront particulièrement défendues par les quatre européens qui, au final, seront présents sur notre liste.

Midi sonnant, il est déjà l’heure de rejoindre, par petits groupes, le buffet européen confectionné par la famille Poncet tout en refaisant le monde… excusez-moi, l’Europe !

13 décembre 2007

Discovery tramway

Depuis sa mise en service, j’ai remplacé un certain nombre de raids pédestres quotidiens à travers la ville par des trajets en tramway. Dans un premier temps par curiosité, puis par plaisir.

C’est qu’en une vingtaine de parcours, je n’ai jamais fait le voyage « à vide ». A chaque fois, j’ai rencontré un ancien étudiant, un copain de lycée, ou la personne à qui « je devais téléphoner depuis quinze jours ».

Nombreux sont ceux qui, me reconnaissant, viennent spontanément me parler des élections ou du dernier Conseil municipal. Parfois même, un petit groupe de discussion se constitue. Il y a donc incontestablement un effet tramway. Est-ce le confort du véhicule, la disponibilité physique et intellectuelle qu’il procure ? Toujours est-il qu’il permet et facilite la rencontre et l’échange.

Autre effet positif, l’étroitesse des rues et la topologie si particulière de Nice créent une grande proximité entre la ville et les voyageurs. Une proximité qui me permet de voir défiler une ville insolite, inconnue de l’automobiliste ou même du passant.

Bon, je vous rassure, l’élu n’a pas oublié que le joujou est cher, très cher (le titre de transport aussi d’ailleurs…), et que la ligne 1 n’est pas la plus pertinente (je continue à aller travailler en voiture).

Mais que voulez-vous ? Tout nouveau, tout beau ! En ce début de trêve de Noël, je n’ai pas envie de jouer au grincheux.

09 décembre 2007

Article 1 de la Charte : illustration

« Avec une équipe municipale éthique dont les membres s’engagent à ne pas faire de la politique leur profession… »

Du lundi 3 au samedi 8 décembre, une semaine ordinaire.

Un séminaire de Master 2 en médiation culturelle / Une diffusion matinale de la Charte devant la gare SNCF / Un petit tour au Téléthon de Gorbella / Un cours de droit administratif avec les Licence 2 de LEA / Le maxi mariage de Claudette et Pierre devant la quasi totalité du personnel du CCAS / Une tournée électorale dans le quartier Notre-Dame / Une soirée jazz dans la galerie de notre ami Depardieu / Un cours de droit constitutionnel avec les Licence 3 de LEA / Un déjeuner avec un chercheur sur le point de prendre des responsabilités à l’Université / Une rencontre-débat à Carlone avec Robert Charvin à propos de nos livres respectifs / Distribution d’un tract spécial pour l’inscription sur les listes électorales dans le quartier de l’Ariane / Un cours de droit européen avec les master 1 de LEA / Le mariage franco-russe de Frédéric et Irina / Un Conseil municipal d’anthologie où, après avoir frôlé le KO, le maire conserve sa ceinture / Une petite expédition dans les cafés amis de la Californie et des Grands Cèdres / Rencontre avec la population du quartier Gambetta / l’apéro traditionnel des vendredis de Cyrille Besset / Un petit coup de blues en apprenant la mort de Fred Chichin des immenses Rita Mitsouko.

07 décembre 2007

Adèle Blanc-Sec


Entre les réunions, la présence quotidienne sur le terrain, les heures de cours… et les mariages (encore deux en cette fin de semaine), il est impératif de trouver le temps d’un peu souffler.

Relire la saga BD de Tardi, « Adèle Blanc-Sec », aura été ma respiration de la semaine. Il est vrai que cette série, dont le neuvième volume vient d’être publié (« Le labyrinthe infernal ») est un bon dérivatif, avec son univers étrange qui oscille sans cesse entre un réalisme historique fascinant (la Paris du début du siècle comme si vous y étiez) et un fantastique naïf qui confine parfois au surréalisme.

Adèle Blanc-Sec est une drôle de petite bonne femme qui traverse des aventures d’une complexité feuilletonesque avec beaucoup d’autorité et généralement en faisant la tête à ses compagnons aux noms pittoresques comme Simon Flageolet, Lucien Brindavoine ou Edouard Choupard.

Sans émotion particulière, elle rencontre le ptérodactyle du jardin des Plantes, le noyé à deux têtes ou les momies du Parc Monceau. Le lecteur, lui, ne sort pas tout à fait indemne de cette descente aux enfers. Après avoir lu la série, essayez de rentrer sereinement à votre hôtel parisien, un soir d’hiver après avoir raté le dernier métro, sans penser au « Savant fou » ou au « Démon de la Tour Eiffel »…

04 décembre 2007

Le peuple doit être maître des horloges


Atmosphère des grands jours au Conseil Municipal. Public nombreux, hémicycle bondé, presse surexcitée : tous les ingrédients sont réunis pour la prise du Palais d’hiver.

C’est un vote négatif (pour lui) qui va pourtant détendre le Sénateur Maire. En effet, si ses fidèles ne peuvent résister à la coalition de la gauche et des estrosistes de fraîche date pour gratifier l’entreprise Cari, l’éphémère délégataire du grand stade, d’une indemnisation hors de propos, Jacques Peyrat a vite compris qu’il est sauvé. Le vote tant attendu sur la destitution des adjoints lui sera forcément favorable car, en cas de conflit interne à la majorité municipale, la gauche ne participe jamais au vote.

Ce qui ne m’empêche pas, le moment venu, de commenter l’événement à ma façon, en rappelant, qu’opposant de la première heure, j’ai moi-même demandé plusieurs fois la démission de la majorité municipale. Ce qui me rend d’autant plus libre de condamner « depuis deux conseils municipaux, le balai bien réglé des démissions, des votes surprise et des déclarations à l’emporte-pièce. (…) Mais personne n’est dupe, on n’efface pas comme cela sept ans de silence… Et encore, si les courageux opposants de la dernière heure voulaient être vizirs à la place du Vizir, en période électorale, cela pourrait se concevoir. La réalité est plus pitoyable, il s’agit tout simplement de quitter l’ancien Vizir pour avoir une place auprès du supposé nouveau.

Pour ma part, je souhaite une fin de mandat digne. Il reste trois mois avant les élections municipales. Des élections municipales "formidables", avec deux listes de droite, deux listes de gauche (...). Les Niçois auront le choix. (…) Que la majorité reste en place pour gérer les affaires courantes (ce qui exclut les décisions qui engageraient la future majorité). (…) Quoi qu’il en soit, en démocratie, c’est toujours le peuple qui doit rester maître des horloges… »

01 décembre 2007

La culture autrement

Pour Nice Autrement, la culture ne sera pas quelques ronds dans l’eau de la gestion ordinaire, mais bel et bien le fer de lance de cette ville ouverte, généreuse, moderne que nous appelons de nos vœux.

Mais si nous devons porter cette « movida à la niçoise » en comblant un public ouvert, cultivé, branché sur toutes les avant-gardes, nous ne devons pas oublier d’élargir ce public en nous rappelant toujours que la culture est un moyen d’émancipation personnelle.

Pour cela, l’éducation doit être au centre de notre politique culturelle. Pour créer de la demande, pour créer du désir. Partenariats avec l’Education Nationale et les associations d’Education populaire, développement de l’éducation artistique : une municipalité peut faire cela. Nous le ferons.

Mais la tâche est immense et c’est donc avec satisfaction que nous avons pu noter ces derniers jours l’arrivée dans l’équipe de Nice Autrement de quelques acteurs culturels majeurs.

Jean Montoya

Après divers postes de direction dans l’Alliance française (Pérou, Maroc, Argentine), Jean a été, pendant quatre ans, le Directeur Régional des Affaires Culturelles de la Martinique (DRAC) avant de diriger la délégation académique à l’Action culturelle au rectorat de Nice. Habitant Nice nord depuis 1998, il n’a jamais été membre d’un parti politique.

Christian Depardieu

Très connu à Nice comme le co-fondateur de la Foire internationale d’Art contemporain « Art Jonction », Christian dirige actuellement sa propre galerie, qualifiée par Nice-Matin de « Galerie des agitateurs » (après la mémorable expo de Fred Forest qui « égratignait » la mairie). Il est également directeur de la revue « performArts », distribuée dans 5000 points de vente en France et dans 45 pays. Christian habite le canton de Nice 8 et cet engagement municipal est une première pour lui.

Monsieur…

Monsieur… exerce une activité professionnelle de haut niveau dans le domaine de la culture, mais son statut de fonctionnaire dans ce département si particulier le contraint à une certaine discrétion. Il nous avait déjà apporté son soutien et ses compétences en 2001 et, après réflexion, il a décidé de renouveler l’expérience en 2008.

Françoise Sabatini et Jean-Paul Tizane

Même si leurs activités ne sont pas spécifiquement culturelles, leur expertise et leur savoir-faire en la matière seront précieux pour l’équipe. La première est fondatrice et Présidente d’une association de femmes qui se réunissent autour d’activités principalement culturelles (photo, peinture, théâtre…). Le second a créé le syndicat UNSA dans le 06, mais il a également une grande expérience en matière culturelle par le biais de l’Education populaire.

Que ce soit pour la culture « movida » ou la culture « éducation », on peut voir que l’équipe de Nice Autrement s’est singulièrement renforcée. Et mon agenda des prochaines semaines me laisse supposer que ce n’est peut-être qu’un début…

28 novembre 2007

Les momos sont dans la plaine

Première réunion publique de Nice Autrement hier soir dans la grande salle de l’hôtel Westminster. L’assistance est si nombreuse que nous pouvons remercier le quotidien local d’avoir oublié d’annoncer la soirée car nous aurions probablement eu des problèmes de sécurité…

L’atmosphère est bon enfant. Je repère les représentants de nombreux blogs amis, des étudiants, des voisins, mais aussi – et c’est bon signe – de nombreux visages inconnus.

Dominique, Franck et sa « socca-kebab attitude », Pierre, Céline, sont au programme. Les interventions sont courtes, bien rythmées, chargées de sens et d’émotion quand les mémoires de Jean-François Knecht et de Michèle Mangion sont évoquées. Les applaudissements de la salle interrompent fréquemment les orateurs.

Quand mon tour arrive, je profite de cette tribune pour dénoncer toutes les formes d’intimidation, de clientélisme et de débauchage qui dévoient depuis si longtemps la vie politique locale. Une façon de rappeler qu’à Nice Autrement, nous sommes « ce rassemblement de femmes et d’hommes libres qui veulent rompre avec ce passé qui est toujours présent et qu’on s’apprête à nous vendre, à droite et à gauche, comme un avenir ».

Une manière de dire aux catégories fragilisées par le système – fonctionnaires municipaux et responsables associatifs, par exemple – qu’avec Nice Autrement, ce sera transparence des procédures et respect des individus.

Le temps d’esquisser les grandes lignes de notre programme (annoncé pour janvier) : promotion des solidarités, aménagement durable et proximité, et il est déjà l’heure de conclure.

« La tâche qui nous attend, ne nous le cachons pas, est difficile. Mais ne nous laissons pas influencer par les sondeurs sponsorisés, les apparatchiks à la triste figure et les oiseaux de mauvais augure. La tâche était difficile en 1998, en 2004 et en 2005, et pourtant nous avons gagné. La tâche était difficile en 2001 et nous sommes arrivés à la porte de la mairie. Alors, au diable la langue de bois et les états d’âme, quand les momos sont dans la plaine, aucune citadelle n’est imprenable… »

Et nous restons, avec Zineb, Dominique, Franck, Anna, Joël, Clotilde, Christian, Rachel, René, Sébastien, Céline et bien d’autres venus nous rejoindre, de longues minutes à chanter « Happy day » sur un podium que nous avons bien du mal à quitter tant le bonheur d’être ensemble est palpable.


POUR D'AUTRES COMMENTAIRES DE LA SOIRÉE

Le site de Nice Autrement
Le blog de Dominique Boy-Mottard
Radioscopies

25 novembre 2007

Le matin des magiciens africains

Pour la troisième fois en quelques semaines, on me propose de faire un miraculeux voyage en Afrique pour rencontrer un marabout susceptible de m’offrir sur un plateau un succès électoral retentissant. Le plus troublant est que ces propositions ne viennent pas de parfaits inconnus (de ceux qui vous laissent des petites cartes de visite dans les boîtes aux lettres), mais d’amis parfois assez proches. Amis qui vous rappellent que François Mitterrand et Jacques Chirac, entre autres, ont eu recours à cet expédient, prélude obligatoire aux grandes victoires. Evocation que je ne peux m’empêcher de rapprocher des pronostics victorieux et démonstratifs (dix pages au minimum par thème) de la délicieuse madame L..., astrologue bénévole et militante du 5e canton, lors de mes deux victoires de 1998 et 2004.

Le problème est que je suis un incorrigible rationaliste, même si j’ai pu, jadis, à la veille d’un partiel ou d’un examen, céder à la tentation toute locale du pèlerinage à Laghet. Mais cette époque est révolue – et, soyons honnête, il s’agissait là d’un prétexte pour faire une petite ballade – et je compte plus sur la Charte de Nice Autrement que sur les fluides surnaturels pour convaincre nos concitoyens.

Il n’en demeure pas moins que toute cette sollicitude m’émeut au plus haut point. C’est qu’au delà de la proposition insolite, je ressens beaucoup d’amitié et peut-être bien d’amour.

24 novembre 2007

Drôle de tram…

Drôle de tram que ce tram-là, qui dévale la pente de Gorbella avec à l’intérieur des voitures un pudding d’élus agglutinés.

Avec Dominique, j’ai l’insigne honneur de faire partie de l’agrégat de la première voiture avec Ministre, Président de ceci, Vice-président de cela, conseillers de choses et d’autres…

L’angoisse du départ qui étreint les voyageurs étant dissipée (« Serai-je dans la bonne voiture ? »), l’ambiance est assez bon enfant. Un peu du syndrome du train électrique qu’on déballe un matin de Noël… et Henri Revel, le maire de Saint-Laurent-du-Var, n’est pas le dernier à amuser la galerie à savoir les piétons qui guettent le passage du convoi officiel.

Plus tard, sur la place Masséna, au moment des discours officiels, le Sénateur-Maire me reprochera (assez gentiment, je dois dire) d’avoir traité son entreprise de pharaonique…

Pharaonique, l’entreprise ne l’était peut-être pas, mais coûteuse et perturbante certainement. En ce jour d’inauguration, Jacques Peyrat en convient puisqu’il proclame lui-même une trêve de quelques années avant de mettre en chantier la ligne numéro 2.

Nice Autrement, reprenant la logique de la position de Nice Plurielle sur la nécessité d’une ligne est-ouest ne va certainement pas se déjuger. Cette ligne a la force de l’évidence. Mais malheureusement, la situation financière à court et même moyen terme de la Ville nous oblige à séquencer l’opération.

C’est pour cela que nous proposons pour la prochaine mandature de réaliser le programme suivant qui a fait l'objet d'un communiqué à la presse :

Tramway : stop ou encore ? Quel avenir pour les transports en commun à Nice ?

La ville doit continuer à développer les transports en commun et ne pas s’arrêter en chemin. Mais depuis 2001, les investissements entrepris par la Ville ont modifié le contexte. Comme je l'avais fortement souligné, il aurait été préférable de commencer par la ligne Est-Ouest pour structurer un vrai réseau d’agglomération.

Mais ne nous figeons pas sur une situation aujourd’hui dépassée. Trois points sont à prendre en compte :
- la mise en service de la ligne 1 et sa nécessaire prolongation jusqu’à l’Ariane et la sortie de l’autoroute Nice est ;
- les investissements réalisés pour la ligne de bus en site propre sur la ligne Est-Ouest ;
- le besoin de desserte des zones d’emplois azuréennes.

Nice Autrement a donc développé une stratégie de transports en commun en site propre :

1) Amortissement des investissements et création d’un « busway » sur la ligne est-ouest

Il serait inconscient de réaliser tout de suite une ligne de tramway Est-Ouest, sans amortir les investissements réalisés sur le bus en site propre durant quelques années. Nous transformerons l’axe est-ouest en « busway » (1) , c’est à dire une ligne de bus à haut niveau de service qui desserviront d’une part le CADAM et la plaine du Var et d’autre part l’aéroport et les communes de l’ouest de l’agglomération.

2) Restructuration du train des pignes en « tram-train » entre Nice et Carros

Sous prétexte que Carros n’est pas intégré à la CANCA, sa zone d’activité n’est pas desservie et ce sont tous les Niçois qui en pâtissent. Transformer le train des pignes en « tram-train » (2) permettra de desservir Gambetta-Cessole, le Piol (Parc impérial), St Philippe, la Madeleine, Saint-Isidore, Lingostière, Bellet et Colomars.
La restructuration se fera sans nuisances pour les Niçois, puisque la ligne est déjà en site propre. Ce projet permettra également de repenser la gare du Sud autour d’un grand projet urbain, sans compter les gains environnementaux de l’électrification de la ligne.

Nous créerons le « tramway des pignes » de Nice à Carros dans un projet gagnant-gagnant de développement durable.

(1) A l’image de la ligne 4 du réseau de Nantes
(2) A l’image de celui de Mulhouse, de la ligne Bondy-Aulnay (IDF), à Karlsruhe, Sarrebruck et bientôt Strasbourg

20 novembre 2007

Ne pas tuer le malade

Photo Ange Sorrentino

Services publics et police administrative
(Licence 2 LEA Carlone) et les Droits de l’homme en Europe (Licence 3 IUP Sophia Antipolis) hier, Ve République (Licence 3 LEA) et Institutions européennes (Master 1 LEA) demain : malgré la campagne électorale, je reste universitairement très actif.

C’est donc avant tout comme enseignant que je participe aujourd’hui à la manifestation (et à la grève) pour exprimer mon inquiétude face à la loi Pécresse.

En effet, si je suis le premier à dénoncer une Université gravement malade (paupérisation globale, sous-équipement, sous-encadrement, sélection plus sociale que scientifique…), la réforme qu’on nous impose risque fort de tuer le malade. Sous couvert d’autonomie et de pseudo responsabilisation.

Ainsi, le principe de collégialité dans la gouvernance est clairement remis en cause. Le Président disposera de pouvoirs exorbitants, dont ceux de recruter qui bon lui semble ou d'accorder des primes à certains de ses "employés" (qui ne seront plus des collègues à proprement parler). Les commissions de spécialistes propres à chaque discipline et actuellement chargées de la sélection des candidats aux postes d'enseignants-chercheurs, seront supprimées et remplacées par des commissions ad hoc dont les membres seront nommés par le Président, ce qui conduira immanquablement à une régression tant sur le plan démocratique que scientifique.

Quant à l'autonomie proclamée, c’est avant tout une autonomie de gestion. Elle amènera l'Université à adopter des pratiques purement managériales, parmi lesquelles un recours toujours plus important à la contractualisation des personnels. Cette contractualisation permettra ainsi à des Universités en difficulté budgétaire (bien peu ne le seront pas) de recruter des enseignants-chercheurs pour des contrats courts, de la durée d'un module d'enseignement par exemple. Dans ces conditions, on voit mal comment des enseignants-chercheurs à temps partiel pourraient délivrer un enseignement de qualité. Les étudiants en souffriront, tout comme ils souffriront de l'augmentation inéluctable des frais d'inscription, corollaire de la gestion "nouvelle formule" des Universités. S'il peut paraître légitime d'ouvrir le débat sur la nécessité ou non de sélectionner les étudiants sur des critères académiques, par exemple pour les filières surchargées et n'offrant que peu de débouchés professionnels, il est inacceptable que l'accès au savoir et à la culture soit limité par les ressources des étudiants et de leurs familles.

Enfin, la loi prévoit le financement des Universités par les entreprises, dont les représentants siègeront au Conseil d'Administration. On voit mal comment les Universités pourront, dans ces conditions, décider librement de leur politique scientifique et d'enseignement. Mais la loi a réponse à tout, puisque, de toute façon, le Conseil Scientifique de l'Université verra ses missions réduites comme peau de chagrin.

Comme si cela ne suffisait pas, cette mise au pas s'accompagne de la volonté du gouvernement de ne financer significativement que quelques pôles universitaires en France, en laissant aux autres les premières années d'enseignement jusqu'à la licence seulement.

Qui peut affirmer que Nice, malgré ses nombreux laboratoires scientifiques de pointe, fera à coup sûr partie des cinq ou six grands pôles financés?

C'est pourquoi, quelle que soit l'issue de la réforme, nous devons faire de Nice une véritable ville universitaire et pas seulement une ville avec une Université. C'est justement l'un des axes majeurs de notre réflexion et l'un des points forts de la Charte de Nice Autrement.

18 novembre 2007

Fiat lux

Vendredi 16 novembre 2007.

Il est dix-huit heures et quarante minutes quand les sept figures de la Conversation s’illuminent place Masséna.

Immédiatement, avec la force de l’évidence, je comprends que cette place tristement minérale que j’ignore ostensiblement depuis le début de l’été redevient un des hauts lieux de mon Nice intime. Peut-être le lieu. Celui où l’on se dégrise les soirs d’euphorie, celui où l’on se ressource les soirs de déprime.

Les sept œuvres passent doucement d’une couleur à l’autre, en établissant un dialogue à la fois apaisant et bouleversant entre les figures elles-mêmes.

J’aime cette volonté d’unir la création contemporaine au patrimoine, à la façon de la Pyramide du Louvre ou des colonnes de Buren. J’aime cette symbiose entre le local – les façades de notre place Masséna – et l’universel – le ciel que les penseurs nous invitent à redécouvrir.

Avec ces sept figures aux lumières cinétiques qui représentent les sept continents, cette œuvre du Catalan Jaune Plensa peut devenir le symbole de cette movida à la niçoise que j’appelle de mes vœux depuis 2001.

Elle est aussi le rappel éclatant du rôle de l’art dans nos vies, au delà du temps et de l’espace : nous rendre un peu plus heureux. Tout simplement.

Un samedi autrement

Gérard, place Fontaine du Temple

Tout un samedi préparé par Richard et Dario.

Quelques images et sons d’une matinée partagée entre la dizaine de sites où de petits stands avaient été installés pour diffuser la Charte.

Un Sami, au four et au moulin… à l’Ariane, une Irène tout en charme autoritaire pour mettre en place, dès potron-minet, le stand de Nice Etoile, le duo des intellos costauds de Delfino, Laurent W. et Antoine, la voix envoûtante d’Amy Winehouse pendant les trajets en voiture (elle n’est pas encore au comité de soutien… !), les chaussures orange de Laurent le prolifique, la détermination de Zineb en impératrice de la Libé, le grand retour d’Anna en T-shirt de campagne à l’Araucaria, l’élégant tailleur de la momo Clotilde, l’infernal trio du Leclerc de Bon voyage, Pierre, Samuel et Rachel, et tous ceux que je n’ai pas eu le temps d’aller voir (ce n’est que partie remise)…

Après un modeste « frites-saucisses » partagé place de l’Armée du Rhin avec les copains, l’après-midi ne fut pas plus calme avec le Forum des Associations. Heureusement, une dream team était là pour me seconder : Dominique en coéquipière compétente du Conseil général, Pierre en apôtre du médico-social, Céline en icône de l’ouverture, Sami en ami de… tout le monde, Justin en petit diable, et Henri en mémoire vivante de la cité (son dialogue avec le responsable du stand du Sourgentin valait son pesant… de socca).

Pendant presque quatre heures, des crématistes aux Comoriens des Moulins, nous déambulons au milieu de ce joyeux capharnaüm associatif, alternant discussions informatives, débats de fond et rencontres amicales et/ou inattendues (« j’étais votre étudiant »… « nous sommes allés à l’école ensemble »… « vous avez marié ma nièce »… « j’ai toujours voté pour vous »…).

Il est 17 heures quand, grâce à un habile petit gymkana d’Ange à travers les rues de la ville, j’arrive à la Brasserie Borriglione où j’ai rendez-vous avec une figure historique de la gauche niçoise. Ce ne sera pas une discussion de plus mais un bien joli moment.

14 novembre 2007

Nos choix sont plus nous que nous


C’est à l’hôtel Westminster que Dario a organisé avec Franck, Benoît, Sébastien et leur équipe, la conférence de presse qui, en ce 14 novembre, doit propulser le deuxième étage de la fusée de Nice Autrement, devant des journalistes particulièrement mobilisés.

Il s’agit en effet de décliner les deux objectifs, à savoir «Faire de la politique autrement à Nice » et « Faire une autre politique pour Nice », et les douze engagements de la Charte que nous allons proposer aux Niçois dans les prochains jours. Une Charte à la fois éthique et programmatique qui sera la première contribution de Nice Autrement au débat municipal, un débat que nous souhaitons tirer vers le haut.

C’est qu’avec Pierre, Céline, Sami, Clotilde, Jean-Pierre, Salah, Irène, Richard, Jacqueline, Lucien, Dominique, Sébastien, Zineb, Henri, Rose, Antonin, Roxan, Joël, Rachel, Joëlle et les autres, nous faisons notre cette affirmation de l’écrivain André Soarés : « Nos choix sont plus nous que nous ».

Affirmer nos choix, c’est aussi nous faire mieux connaître. Par la presse, par les Niçois, par nous-mêmes…

Comme toi

Mardi 13 novembre 2007. 10 h 30. Cérémonie de dévoilement des plaques en mémoire des élèves juifs de l’école Saint Pierre d’Arène morts en déportation.

Après s'être levés, serrés presque blottis les uns contre les autres, plus d’une centaine d’écoliers se mettent à chanter « Comme toi » de Jean-Jacques Goldman.

Ils chantent pour Lazare, Sonia, Francis, Janine et Marie, cinq jeunes enfants de leur école victimes de la Shoah.

« Comme toi
Elle allait à l’école au village d’en bas
Elle apprenait les livres elle apprenait les lois
Elle chantait les grenouilles et les princesses qui dorment au bois
Elle aimait sa poupée elle aimait ses amis
Surtout Ruth et Anna et surtout Jérémie
Et ils se marieraient un jour peut-être à Varsovie

Comme toi
Elle s’appelait Sarah elle n’avait pas huit ans
Sa vie c’était douceur rêves et nuages blancs
Mais d’autres gens en avaient décidé autrement
Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
C’était une petite fille sans histoire et très sage
Mais elle n’est pas née comme toi ici et maintenant

Comme toi que je regarde tout bas
Comme toi qui dort en rêvant à quoi
Comme toi… »

Bouleversant.

Tout simplement bouleversant.

13 novembre 2007

Laurent le prolifique

Réunion après réunion, le programme de Nice Autrement progresse : développement économique, déplacements et transports, logement, institutions… Sur fond de valeurs, les idées fusent, les propositions s’entrechoquent, tout en permettant à une certaine cohérence de s’installer.

Le chef d’orchestre de cette belle ouvrage, c’est Laurent Lanquar. Trentenaire au sourire gentiment et perpétuellement moqueur, Laurent m’a été présenté il y a déjà deux ans par Laurence Benhayoun, sa cousine, militante chevronnée.

Plus momo que bobo, cet ancien élève de Sciences-Po Paris est tout simplement ingénieur-architecte-urbaniste. C’est à Barcelone, Paris et Lyon puis dans toute l’Europe qu’il a acquis ses galons d’expert de la ville avant de devenir responsable des politiques de déplacement de l’Agence de l’Environnement.

Depuis quelques mois, il a accepté de m’accompagner dans mon aventure municipale et est devenu le responsable talentueux de la boîte à idées de Nice Autrement.

Ecolo dans l’âme (il faut voir sa bicyclette à l’ancienne…), spécialiste du développement durable, il bouscule souvent notre intellectuel collectif. Sans éclat, en douceur, toujours avec ce sourire gentiment moqueur.

Mais personne ne lui en veut, bien au contraire. Que voulez-vous ? Un amoureux de Gaudi, Almodovar, Derrida, Miles Davis ou encore Johan Sfar ne peut pas être tout à fait mauvais…

10 novembre 2007

Démocratie participative ou marketing électoral


Lors des Municipales de 2001, j’avais lancé, un an avant l’échéance, une vaste campagne des quartiers qui, sur la base d’un questionnaire, auquel plus de 3000 Niçois avaient répondu, et d’une vingtaine de réunions décentralisées, nous avait permis de réaliser un programme qui fut certainement un des éléments clés du bon résultat obtenu alors.

L’opération passa d’autant moins inaperçue que nous n’avons pas cessé, l’élection passée, d’entretenir des liens privilégiés avec ces Niçois qui nous avaient fait confiance.

La démarche fut donc reprise en partie par le Maire élu avec une territorialisation et la mise en place de conseils de quartiers qui se voulaient le prolongement institutionnel de notre démarche. Hélas, la faible représentativité des assemblées et le manque de moyens eurent raison de l’expérience.

Aujourd’hui, c’est P. Allemand qui reprend l’idée à travers un questionnaire diffusé sur une journée (les 24 heures de la participation en quelque sorte…).

Bien sûr, il n’y a pas de modèle déposé et je suis plutôt flatté de voir adversaires et concurrents imiter une campagne initiée il y a déjà sept ans. Mais, si l’on ne veut pas que cette authentique démarche de démocratie participative dégénère en vulgaire marketing électoral, il faut respecter certains principes (qui sont autant de façons de respecter ceux auxquels on s’adresse) :

- étaler l’opération par quartiers, en établissant avec chacun d’entre eux un débat spécifique ;
- prendre le temps de réunir les personnes intéressées en leur proposant de participer à l’élaboration même du programme (et donc de ses contraintes) ;
- s’organiser pour que cette relation privilégiée se poursuive après l’élection, quel que soit son résultat.

Je ne suis pas sûr que mes imitateurs pressés aient intégré ces principes qui participent de la volonté de faire de la politique autrement sans prendre les électeurs pour des gogos.

Bien sûr, « Nice Autrement » a lancé, depuis plus d'un mois, une nouvelle campagne des quartiers. Elle est organisée cette année par cantons et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai animé cette semaine avec Pierre Laigle ma première réunion (6e canton). Dans les jours qui suivent, ce sera le tour du 8e canton (Brasserie Dante) et du 7e canton (restaurant Les Palmiers).

La vraie démocratie exige patience et humilité : l’équipe de « Nice Autrement » ne manque ni de l’une, ni de l’autre.

08 novembre 2007

La diaspora de Cyrille Besset

Ils s’appellent Christèle, Bernard, Robert, Florence, Anne-Marie, Jean-Paul, Marion, Gérard, Philippe, Patrick ou Karine.

Ils vivent à Lyon, Bastia, Epernon, Paris, Papeete, Montpellier, Biot, Casablanca, Antibes ou au Pays Basque.

Pour une saison ou pour la vie, pour l’aventure ou pour une carrière, ils ont quitté Nice. Désormais, ils vivent seuls, en couple ou en famille. Au bout du monde… ou du département, ils sont très différents.

Pourtant, ils ont un point commun : dans leur cœur, il y a toujours une petite place pour les copains de la permanence de Cyrille Besset.

Pour une réunion ou un repas, une élection ou une fête, ils déboulent dès qu’ils peuvent, sans prévenir. Quand ils sont loin, ils ne manquent jamais de se signaler par un petit message ou une cotisation.

C’est donc naturellement que cette diaspora, cimentée par la fidélité et les valeurs a embrassé la cause de « Nice Autrement ».

Pouvait-il en être autrement ?

05 novembre 2007

Que du bonheur...

Que du bonheur !

C'est par cette formule hédoniste que le Président du Conseil général conclut son discours introductif sur la DM2. Pourquoi donc tant de bonheur ? Tout simplement, parce que l'assemblée départementale a pu offrir une subvention pour l'accès à la propriété d'environ 160 jeunes.

En fait, ce dossier, modeste par son volume, est révélateur des véritables intentions de la majorité départementale, au-delà des effets d'annonce et des paillettes. Depuis le vote du "Plan Jeune 06", Dominique ne cesse de dénoncer cette iniquité symbolique qui consiste à accorder 300 euros de subvention pour l'aide à la location d'un premier logement pour les moins de vingt-cinq ans contre jusqu'à 10 000 euros pour l'aide à l'accession à la propriété de ces mêmes jeunes (plus le prix de l'acquisition est élevé plus la subvention est importante !). Aumone sociale (pour les locataires) contre effet d'aubaine (pour les propriétaires).

Cette démarche élitiste, aux antipodes d'une véritable politique de solidarité, peut être retrouvée dans d'autres secteurs d'intervention du CG, qu'il s'agisse de la sécurité (nouvelle gendarmerie à... Saint-Paul de Vence), par exemple, ou encore des routes (les autoroutes du ski).

Pour en revenir au logement, la seule attitude responsable serait, comme le demande le groupe socialiste depuis plusieurs années, d'affecter la forte plus-value fiscale due à la spéculation immobilière (droits de mutation) à la construction de logements sociaux locatifs et, plus généralement, à l'aide à la construction de logements pour actifs.

04 novembre 2007

L'automne du cinéma français

André Dussollier, dans "La vérité ou presque"

Quelques films français volés à la campagne en ce début d’automne…

L’ennemi intime (Florent-Emilio Siri)

Dans les montagnes de Kabylie, en pleine guerre d’Algérie, face-à-face entre un lieutenant idéaliste et un sergent désabusé. Perdus dans une guerre dont on nous rappelle qu’elle ne veut pas dire son nom, ils vont découvrir qu’ils n’ont comme pire ennemi qu’eux-mêmes. Typiquement le genre de film que les Américains auraient tourné il y a quarante ans, quelques années après le conflit. Mais en France, on est si timide…

La vérité ou presque (Sam Karmann)

Méli-mélo de couples adultères et de familles recomposées sur fond d’enquête pour retrouver des traces d’une chanteuse de jazz lyonnaise des années soixante. Cette histoire émouvante, qui constitue le fil rouge du film, sauve celui-ci de la banalité.

Un secret (Claude Miller)

Entre Shoah et rafle du Vél’ d’Hiv’, l’exploration d’un lourd secret de famille qui est aussi l’histoire d’une passion, à travers le voyage intérieur de Francis, un enfant solitaire qui s’invente un frère. Cela dit, même un spectateur doté qu’un QI très moyen devine le secret dès les premières minutes…

Le cœur des hommes 2 (Marc Esposito)

La suite des aventures d’Alex, Antoine, Jeff et Manu, quatre ans après. On retrouve le même sujet : des histoires d’amour d’hommes vues par des hommes. Une sorte de Sex & the city masculin et tricolore.

Quatre films.
Rien de déshonorant.
Rien de bouleversant non plus.
Des films agréables mais qui n’étaient pas forcément indispensables.

Et si les scénaristes se sont montrés paresseus sur les films de Karmann et d’Esposito, que dire des réalisateurs (Siri et Miller) qui ont au final banalisé de grands sujets ?

Une fois de plus, quelle que soit la qualité des films, ce sont les acteurs qui relèvent et parfois sauvent le tout.

Albert Dupontel est subtilement ambigu en soldat (presque) perdu (L’ennemi intime).
André Dussollier est un écrivain homosexuel charmeur et intègre qui force la sympathie (La vérité ou presque).
Cécile de France s’impose une fois de plus comme la future meilleure actrice francophone (Un secret).
Quant à Jean-Pierre Darroussin et son physique passe-partout, il est franchement émouvant en quinqua amoureux (Le cœur des hommes 2).

En tout cas, vivement le printemps.

02 novembre 2007

Génération "Nice Autrement"

Salah est propriétaire de trois agences de voyages (dont deux dans le quartier Gambetta à Nice). Cet admirateur de Jean-Pierre Chevènement organise la quasi totalité des pélerinages au départ de notre cité pour La Mecque. De fait, il connaît très bien nos compatriotes musulmans. Egalement très impliqué dans les syndicats professionnels de voyagistes ("Aretha après Ségo"), il a décidé de metre son expérience et son enthousiasme au service de notre liste.

Irène est une dynamique et sportive mère de famille qui habite le quartier Vauban à l'est de la ville. Elle a la responsabilité administrative d'un cabinet médical regroupant une dizaine de médecins rue Pastorelli. Ayant voté pour Bayrou au premier tour des Présidentielles, elle se reconnaît une sensibilité de centre gauche, même si elle ne s'était jamais engagée politiquement. Elle aussi a décidé de nous rejoindre avec le trousseau de clés qui lui permet de nous ouvrir les portes de nombreux réseaux amicaux ou professionnels auxquels elle appartient.

Christophe était mon étudiant l'année de l'accident qui fut à l'origine de son handicap. Depuis, nous ne nous étions jamais perdus de vue. Habitant Nice nord, il s'est impliqué très fortement dans la vie associative au point d'être un membre influent de la plupart des commissions d'accessibilité de notre cité. Je ne me souviens pas avoir jamais parlé avec lui de politique nationale. C'est donc sur la base de notre projet local qu'il nous a rejoints il y a quelques semaines, car sa volonté d'améliorer le vivre ensemble à Nice est forte.

Salah, Irène, Christophe : trois solides maillons d'une chaîne qui ne cesse de s'enrichir...

31 octobre 2007

Nice sur Seine



"Brise de Nice", association regroupant les journalistes niçois de Paris, se réunit chaque mois sous la présidence attentive et attentionnée d'Alban Mikoczy (France 2). C'est que nos compatriotes sont très présents dans les médias nationaux.

Pour le rendez-vous d'octobre, j'étais invité à présenter mon livre dans un restaurant de la rue Montmartre ("Ratatouille"... ça ne s'invente pas !). Loin de la nostalgie desséchante des "expats" à mauvaise conscience, "Brise de Nice" est une association joyeuse, conviviale et intergénérationnelle, puisque j'y ai retrouvé aussi bien certains de mes étudiants en ACL devenus stagiaires... qu'une Denise Fabre au demeurant très chaleureuse.

Présenter mon livre devant pareille compagnie fut donc un plaisir, même si, dans la foulée, les discussions se sont polarisées sur les prochaines Municipales. Sur ce thème, les interlocuteurs m'ont paru d'autant plus bienveillants qu'ils gardaient un souvenir ému du passage de Jean-François Knecht parmi eux il y a quelques mois. Manifestement, l'ami Jean-François avait fait quelques explications de texte...

Il est plus de deux heures du matin quand, "Bon sang, mais c'est bien sûr !", comme aurait dit feu le commissaire Bourrel, je peux enfin mettre un nom sur le visage du monsieur affable et un peu lunaire qui est en face de moi depuis le début de la soirée. Il s'agit, ni plus ni moins, que du compositeur Francis Lai. Le voir partir en fin de soirée avec un exemplaire de "Fragments de Nice" sera pour moi une source infinie de fierté cinéphilique.

29 octobre 2007

Les partis politiques

Qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur le sens de la démarche de « Nice Autrement ». Pour moi, les partis politiques restent les institutions de base d’une démocratie adulte. Leur rôle de structuration idéologique et politique de l’électorat est indispensable. Ils ont à la fois un rôle pédagogique et une utilité pratique. Leurs militants assurent l’interface entre les élus et les électeurs et leurs responsables animent le débat public.

Pour autant, ne pas constater certaines dérives reviendrait à se voiler la face. Trop souvent, les formations politiques, notamment en France où les effectifs sont faibles, se recroquevillent sur un appareil composé de permanents et d’élus dont le but principal est de se survivre. Indéfiniment. Cumul des mandats et clientélisme deviennent alors un véritable mode de gouvernement de ces structures souvent coupées de leur propre électorat.

Défendre les partis politiques consiste donc à dénoncer leurs dérives. Par la preuve ou par l’exemple.

27 octobre 2007

Les socialistes de « Nice autrement »


Pour baptiser le nom de la liste « Nice autrement », il était logique d’organiser une petite fête de famille. C’est donc devant les socialistes de mon comité de soutien que, pour la première fois, j’ai étrenné notre sigle tout neuf en déclinant avec gourmandise ses dérivés naturels : une campagne autrement, la politique autrement, et bien sûr la cité autrement…

L’atmosphère amicale, presque fraternelle, est parcourue d’une petite onde de poésie quand Magic Dario fait distribuer à chaque participant un petit pot de pensées violettes illustré par Laurent.

Après quelques mots de Dominique et Lucien, les secrétaires des sections, j’ai l’occasion de faire le point assez longuement devant plus d’une centaine de mes amis socialistes sur les premières semaines de notre singulière campagne.

J’explique notamment à quel point cette démarche iconoclaste suscite de plus en plus d’intérêt à l’intérieur même du parti puisque, malgré les manœuvres d’intimidation, ce sont désormais près de cinq cents militants encartés qui nous soutiennent (d’autres, nombreux, étant obligés de rester dans l’ombre…).

Je profite également de la tribune pour dénoncer l’indignité d’un certain nombre de critiques publiques contre Jean-François Knecht, en rappelant tout ce que la gauche et les Niçois doivent à l’action de notre camarade malheureusement disparu.

Je donne également rendez-vous pour le 14 novembre, date à laquelle nous proposerons une Charte à la fois éthique et programmatique aux Niçois, afin de bâtir dès 2008 « Nice autrement ».

Et de conclure :

« Bien sûr, la route sera longue et – ne nous leurrons pas – semée d’embûches.

Nous aurons contre nous les appareils, les médias, les clients, les faux amis, les mercenaires, les sondages, les groupes de pression, les bien-pensants et, probablement, l’air du temps et le vent de l’Histoire.

Mais cette victoire, il faudra toujours avoir la faiblesse d’y penser et la force d’y croire.

La force d’y croire, oui, mes amis, la force d’y croire. »


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DOMINIQUE BOY-MOTTARD ÉTAIT CE MATIN SAMEDI 27 OCTOBRE L'UNE DES INVITÉS DE L'ÉMISSION DE FRANCE 3 "LA VOIX EST LIBRE".
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24 octobre 2007

Céline



Elle est arrivée il y a quelques semaines dans notre équipe.

Elle venait d’ailleurs. D’un ailleurs orangé pour lequel elle s’était engagée le temps de deux élections nationales.

Notre démarche l’a séduite.

Contourner les appareils et présenter une liste rassemblant des femmes et des hommes de progrès autour d’un projet municipal qui ne laisse personne au bout du chemin, cela lui a plu.

Sans discuter, sans marchander, elle est venue pour voir. Et elle est restée.

Depuis, son sourire bienveillant et déjà familier est devenu pour l’équipe comme un symbole de ce « Nice Autrement » que nous voulons réussir.

Merci Céline.

Voir une interview de Céline sur Nice-premium.

22 octobre 2007

Les supercumulards

L’un est de droite. Il est ministre, président de Conseil général (et donc, accessoirement, conseiller général d’un canton rural), responsable de son parti dans le département. Elu député, il a cédé sa place à son suppléant quelques jours après l’élection. Aujourd’hui, il veut être maire de Nice. En plus.

L’autre est de gauche. Il est vice-président de Région, conseiller général et 1er secrétaire fédéral de son parti. En juin, il était candidat à la députation. Battu, on le dit tenté par la sénatoriale. Aujourd’hui il veut être maire de Nice. En plus.

En ce qui me concerne, depuis 2001, je me suis entièrement consacré à Nice. Que ce soit au cours des interminables séances du Conseil municipal ou en ville, aux côtés de la population. Pour être plus efficace, j’ai même renoncé, il y a quelques années à mon mandat de conseiller régional – alors que j’aurais pu l’exercer pendant encore plus de deux ans – et je ne me suis pas présenté aux dernières élections législatives.

Vieille politique, nouvelle politique. Comme élu, comme candidat, j’ai pris mes responsabilités. En mars, ce sera aux Niçois de choisir. Comptez sur moi pour qu’ils le fassent en toute connaissance de cause.

20 octobre 2007

L’Ovalie n’est pas mon royaume


Interpellé par l’ami Bernard, relancé par Franck, je me vois quasiment obligé de commettre un post sur l’événement de cet automne 2008 : la Coupe du Monde de rugby.

Au risque d’être à contre-courant et pas très politiquement correct, je dois avouer que l’Ovalie n’est pas mon royaume et que, devant le déferlement médiatique, j’ai préféré l’exil. Bien sûr j’ai suivi quelques matchs (France-Argentine en ouverture, l’exotique France-Namibie, le fatal France-Angleterre) mais, malgré quelques essais de rêve, le haka des Kiwis et un ou deux drops magistraux, je dois dire que la passion n’était pas au rendez-vous. A mon goût, les règles du jeu sont trop complexes et le spectacle trop brutal.

Je ne dois pas être le seul à penser cela car nous pouvons constater que ce sport a du mal à s’imposer internationalement. Il reste cantonné à un nombre réduit de pays : les trois grandes nations du Sud, le Royaune-Uni, la France et, aujourd’hui, les Pumas d’Argentine. Trois matchs sur quatre de cette Coupe du monde étaient en effet déséquilibrés. Quel est, par exemple, l’intérêt d’un France - Namibie ou d’un Portugal - Nouvelle Zélande (à peu près le même que celui de France – Iles Féroé, en foot, me direz-vous…) ? Et, même dans les pays à forte tradition rugby, le caractère régional de sa pratique reste fort : en France, le Sud-Ouest, en Australie, la Nouvelle Galles du Sud.

Mais, par-dessus tout, j’ai détesté l’instrumentalisation de l’événement par le pouvoir politique. La lecture de la lettre de Guy Môquet dans les vestiaires était même, pour moi, le comble de l’indécence. Sans parler de l’engouement suspect autour du joueur Chabal.

Finalement, une certaine morale a fini par s’imposer, la marche triomphale a tourné en Bérézina, le sceptre promis se transformant en boomerang mal maîtrisé.

Il n’y aura pas de troisième mi-temps sous les lambris de l’Elysée.

18 octobre 2007

E la nave va


En quelques semaines, l’Argo de la campagne a rejoint la pleine mer. Après un mois de septembre consacré, suite à un départ tonitruant, à éviter le Charybde de l’incrédulité et le Scylla de la calomnie, nous pouvons désormais apprécier l’activité bien ordonnée d’un équipage plein d’enthousiasme.

Il y a, bien sûr, les forums de campagne du dimanche, les séances d’information-débat du vendredi (chaque semaine, à 18 h, ouvertes à tous) et la campagne des quartiers (un canton par semaine, quatre demi-journées sur le terrain dont trois avec la tête de liste).

Il y a aussi les séminaires programmatiques du samedi où nous faisons le point sur un chapitre de notre programme généraliste (économie, transports et déplacements, logement, éducation…) tout en organisant les rencontres de la semaine avec les grands témoins et peut-être futurs candidats du rassemblement.

Il y a surtout ces mille décisions, initiatives, réflexions, rencontres, et tous ces visages, ces personnalités, ces expériences qui font le quotidien d’une campagne.

A bord de l’Argo, il n’y a pas de marins professionnels mais des femmes et des hommes qui n’ont jamais le mal de mer et qui sont toujours prêts à affronter les tempêtes du Pont Euxin. Quant à la Toison, ils ne la veulent pas pour eux mais pour Nice, ses habitants, et une certaine idée de la Démocratie.

15 octobre 2007

Vivement dimanche !


Selon un rituel désormais bien établi, chaque dimanche, vers 18 heures, se réunit au 3 avenue Cyrille Besset le comité de campagne. Plus exactement, le forum de campagne, car l’ordre du jour et les débats restent très libres, mêlant l’organisationnel et le fond. Ce joyeux mélange n’est pas l’indice d’une organisation laxiste, mais bien au contraire l’expression collective d’un groupe qui ne veut pas perdre ses valeurs, y compris dans une démarche électorale.

A vrai dire, à travers ces réunions du dimanche à chaque fois plus diversifiées (je communiquerai bientôt sur cette rafraîchissante diversité), je retrouve le plaisir de la politique. Emanation d’un véritable intellectuel collectif – ce qui ne veut pas dire un collectif d’intellectuels –, les interventions sont très majoritairement positives, portées vers l’avenir.

Et surtout, sur le groupe, flotte le parfum oublié depuis bien longtemps de la camaraderie. Le plaisir d’être ensemble, de réfléchir ensemble, de rire ensemble, d’agir ensemble.

Vivement dimanche !

13 octobre 2007

La nausée

Le Conseil municipal a débuté depuis une bonne heure quand, au détour d’une délibération presque anodine (il s’agit de confirmer le bail Sulzer accepté comme un seul homme par la majorité municipale il y a un mois), un tiers des élus UMP vote contre Peyrat.

Le parfum délétère de la trahison flotte à nouveau sur l’assemblée. Cette scène me projette quelques années en arrière quand la quasi totalité du groupe Baréty avait rejoint… Peyrat après son élection en 1995. Le pire est que certains spécialistes étaient présents les deux fois dans ce ping-pong infernal, ce Rolland Garros de la trahison.

Comme adversaire politique, ce spectacle devrait me réjouir : en fait il me navre, pire, il me donne la nausée. Pendant toutes ces années, il y a eu des dizaines d’occasion de claquer la porte de la majorité pour des raisons nobles, des motifs d’intérêt général, des cas de conscience. Pourtant, ces femmes et ces hommes ont tout voté, tout accepté, tout exécuté. Et si, aujourd’hui, ils quittent le navire, c’est pour ne pas rater l’embarquement sur le paquebot Estrosi, pour des places, des hochets, pour l’illusion du pouvoir.

A part cela, ce fut un Conseil de fin de règne où, une fois de plus, j’ai expliqué que concéder le grand stade ne pouvait qu’aboutir à une impasse (absence de candidat ou contrat léonin forcément cassé par le juge) et donc à un nouveau retard pour ce dossier majeur. Un Conseil où j’ai également dit que faire payer un parking aux étudiants de Saint jean d’Angély était facteur d’inégalité, que le plan de circulation de Borriglione était au minimum à revoir, que l’école Thérèse Roméo attendait toujours ses travaux de sécurisation, et surtout que l’apathie qui régnait autour de « Nice, capitale européenne de la culture » n’était pas la meilleure façon de gagner la compétition.

Mais tout cela pouvait-il encore intéresser ceux qui étaient déjà tellement occupés à tirer des plans sur la comète de leur avenir politicien… ?

12 octobre 2007

Première dans le premier



Depuis mardi, nous avons entamé notre « campagne des quartiers ». Cette opération de proximité, menée avec détermination en 2001, avait été un des facteurs de notre très bon résultat.

Il s’agit de distribuer massivement et en quelques jours un questionnaire relativement détaillé sur un quartier afin de demander aux habitants leurs souhaits concernant l’avenir de celui-ci. Trois semaines environ après cette diffusion, une réunion est organisée dans un lieu symbolique du quartier avec ceux qui ont retourné le questionnaire. Cette rencontre permet de dégager des priorités parmi les propositions des habitants.

Après avoir visité de la même façon l’ensemble des quartiers de Nice, une séance d’arbitrage permet d’obtenir une cohérence d’ensemble et de faire les choix imposés par les contraintes budgétaires.

Et c’est ainsi que, la campagne officielle étant ouverte, les candidats de la liste habitant le quartier en question peuvent présenter un programme spécifique répondant aux principaux souhaits de la population sans pour autant faire preuve de démagogie.

Ce programme des quartiers ne se substitue évidemment pas au programme généraliste, mais il constitue une intéressante anticipation des mécanismes participatifs que nous voulons mettre en place dans le cadre de notre programme municipal.

Cette année, pour des raisons de calendrier électoral national, l’opération sera conduite en seulement quatre mois et la réflexion sera menée à l’échelle du canton. Ce qui donnera quatorze programmes, correspondant en fait à une vingtaine de quartiers.

Logiquement, nous avons entamé la campagne 2007-2008 par le premier canton et ses quartiers historiques (Vieux-Nice, Port). En mars, ce canton sera aussi le théâtre d’une élection cantonale qui ne peut être négligée par les protagonistes des Municipales. C’est aussi le lieu d’une grande victoire de Nice Plurielle quand, avec les associations et contre l’avis de la Mairie, de la CCI, de l’Etat et… de la Région, nous avions empêché le projet de port de grande croisière de se réaliser. Aussi, ne faut-il pas s’étonner si l’accueil dans ces quartiers est particulièrement chaleureux.

De la très nissarda « Cave de la Tour » à la terrasse fitzgéraldienne du « Club nautique », l’Argo a entamé son périple. Certes la Colchide est encore loin, mais l’enthousiasme de l’équipage est grand et nul ne doute de l’issue du voyage.

09 octobre 2007

Nice potins

Le numéro de Nice-Matin de ce jour envisage que je pourrais être le futur Bernard Kouchner d'une liste Estrosi. Le climat qui entoure actuellement le Parti Socialiste sur la question de l'ouverture est suffisamment délétère pour que je réagisse immédiatement par le communiqué suivant envoyé aux médias :

« Me considérant depuis toujours comme un non professionnel de la politique, je n’ai pas le goût des petites manœuvres politiciennes. Homme de gauche depuis toujours, fidèle à mes valeurs, j’ai considéré que le temps était venu pour Nice de tourner la page et de se projeter enfin dans l’avenir, un avenir où les Niçois vivront mieux.

C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de prendre l’initiative de réconcilier et de rassembler une majorité de Niçois sur un véritable projet d’alternance avec une équipe composée de femmes et d’hommes venus d’horizons différents et ouverte sur la société civile.

Cette tâche exaltante mobilise toute mon énergie. Le reste n’est que (mauvaise) littérature. »

07 octobre 2007

Délocalisation à Mouans-Sartoux


Trois jours de Festival du livre à Mouans-Sartoux resteront une expérience inoubliable pour l’auteur néophyte, mais aussi – et c’est plus insolite – pour le candidat niçois.

Pour l’auteur, il est en effet très valorisant de se trouver immergé dans un milieu littéraire aussi prestigieux. Mes voisins de dédicace, par exemple, sont à la fois sympas et littérairement intimidants (« Fragments de Nice », ce n’est quand même pas « Guerre et Paix » !!!)

Valentine Goby, ma voisine de droite, jeune trentenaire, a devant elle une dizaine d’ouvrages dont plusieurs « Poches ». Il est vrai que, pour moi, être publié un jour en « poche » relève du fantasme absolu…

Henri Broch, mon voisin de gauche, universitaire et vulgarisateur scientifique, a co-écrit quelques ouvrages avec Georges Charpak himself… Excusez du peu !

Malgré tout, mon unique et modeste ouvrage arrive toutefois à tirer son épingle du jeu grâce aux lecteurs qui viennent glisser un mot aimable ou aux acheteurs qui me demandent une dédicace. Après la séance initiale à la Librairie Masséna, le débat à la FNAC, et le Salon du Livre de Nice, c’est la quatrième fois que j’ai le plaisir de rencontrer directement le public, et ce plaisir est toujours aussi vif.

Pour l’élu, la manifestation a également été très utile. J’ai parfois eu l’impression, pendant ces journées, que l’élection municipale de Nice s’était délocalisée à Mouans-Sartoux. En effet, à part trois ou quatre manifestations d’inquiétude sur le thème de la division, c’est par dizaines que je peux compter les témoignages de sympathie, du simple clin d’œil à l’offre de services militante.

Des responsables – et pas des moindres – du PCF et des Verts me confirment par ailleurs que leur position concernant les Municipales de Nice n’est absolument pas arrêtée. Donc acte.

Si l’on ajoute les mini-débats sur le tramway, le sondage de l’UMP, l’évolution de la dette et l’avenir de Peyrat, on se dit que les organisateurs auraient été bien inspirés en programmant un débat… sur Nice.

Une belle histoire pour terminer.

Ma dernière dédicace sera pour Florian, un petit garçon blond qui porte fièrement le maillot n°10 de la Seleçao. Probablement sa première dédicace. Il y a sept ou huit ans, j’avais accepté d’organiser à domicile la soutenance d’un mémoire pour une jeune femme qui, après une grossesse difficile, était sur le point d’accoucher d’un petit garçon. Cet enfant, c’était Florian.

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Le premier secrétaire fédéral du PS n'a toujours pas compris que son attitude particulièrement agressive à mon égard ne rendait pas service à la gauche et encore moins à lui-même. Fidèle à ma position exprimée sur ce blog le 16 septembre, je refuse de répondre à la polémique qu'il se plaît maintenant à développer dans les médias. Je ne descendrai pas dans le caniveau.
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