11 mai 2006

Lucie au Lazaret


Devant l'entrée de la grotte


Avec Dominique (dont il est opportun de rappeler que le deuxième prénom est… Lucie !), nous répondons ce jeudi matin à l’aimable invitation du professeur Henry de Lumley pour visiter en sa compagnie la grotte du Lazaret. Sur place, j’ai le plaisir de retrouver mon amie Paulette qui s’avère être la secrétaire de l’association qui encadre les activités du Lazaret. Quant à Monsieur le Directeur, nous nous rappelons ensemble que j’avais eu l’occasion… de le marier, dans une autre vie !

C’est avec une certaine excitation que nous empruntons la machine à remonter le temps pour nous retrouver, il y a 160 000 ans, dans une caverne qui débouche d’une falaise dominant de ses 120 mètres la mer rétractée d’une période glaciaire.

Le chantier des fouilles est spectaculaire. Le nombre d’objets qui affleurent à la surface du sol est impressionnant. Je joue avec délectation à l’apprenti chercheur, Indiana Jones des hauteurs de Coco beach, à la poursuite d’une improbable arche d’alliance.

Les spécialistes, souvent jeunes, toujours passionnés, nous apprennent à reconnaître les outils (désormais nous sommes imbattables sur le biface ou le chopper) ou les os d’animaux (du renne à la grenouille en passant par le lapin et… le loup !). Ce sont, bien entendu, les restes humains qui provoquent le plus d’émotion. Tenir dans ses mains la boîte crânienne ou le fémur d’un être humain qui a réussi à franchir physiquement la nuit des temps ne laisse pas indifférent. C’est toutefois avec un brin de consternation que nous apprenons que l’expression "aimer son prochain" avait parfois une connotation alimentaire – voire gastronomique – chez nos anciens compatriotes de la grotte du Lazaret. Nobody’s perfect !

Au cours du grand repas en plein air que nous prenons sur la terrasse, face à la mer, avec toute l’équipe, j’apprends, de la bouche d’une jeune femme qui s’avère être l’une de mes anciennes étudiantes, que le Lazaret est aussi un chantier d’insertion qui permet à des dizaines de rmistes de se relancer dans la vie active. Si l’on ajoute les nombreuses visites scolaires, le Lazaret est non seulement un lieu de recherche scientifique mais aussi une interface efficace entre le monde de la connaissance et la cité.

En liaison avec l’Université et le Musée d’Histoire naturelle dont on peut rêver la résurrection, il y a là aussi matière à développer au cœur de Nice, un pôle de culture scientifique capable de souder quelques chaînons manquants à la chaîne qui relie les Niçois d’aujourd’hui à leurs ancêtres d’avant avant-hier.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ravie de lire le petit commentaire sur ta visite de la Grotte du Lazaret. Cela fait partie du patrimoine incontournable de Nice...En ce qui concerne "fragments" mais cette fois-ci pas
d'animaux ni d'humains quoique...yo no se...il s'agit de la pièce que notre auteur dramatique Patrick Mottard va nous faire apprécier début Juin à Nice...En ce qui me concerne, j'ai déja réservé pour voir la pièce le vendredi soir au théâtre de l'Alphabet... Ah les Alphabets...leur constitution et leur développement ont révolutionné le mode de communication des humains et des peuples entre eux et j'en viens directement aux gravures rupestres qui sont souvent les prémices d'une éciture symbolique -thèse de notre cher professeur Delummley -chargée d'une représentation du monde ... Leur lien à l'écriture est pour moi flagrand car la gravure dans la pierre (support minéral de l'époque assez aisé d'accès)procède comme mode de distanciation par l'image -donc de représentation- comme le procédé dramatique d'ailleurs
(le théâtre et le masque des tragédies grecques donnaient aussi dans le processus de distanciation).
Je n'ai toujours pas créé mon association pour la promotion de circuits culturels transalpins pour la découverte de la gravure rupestre car j'ai beaucoup de choses administratives et de famille à régler.
Je souhaite faire une réapparition bientôt parmi vous lors des réunions hebdomadaires avec la belle et gentille Catherine.
A très bientôt donc.
Hilde