09 février 2006

HBO attitude


Cette après-midi, entre un rendez-vous avec des jeunes de la Madeleine qui veulent s’investir à mes côtés en politique et une réunion de la Fédération des élus socialistes et républicains présidée par mon ami Jean-François Knecht, j’ai enfin pu visionner le premier épisode de la cinquième saison de Six feet under (à voir le dimanche à 22 h 30 sur Jimmy).

Dès les premières minutes, je suis rassuré : dans le nid douillet et glauque de leur petit Funeral home famlilial, les Fisher semblent être en pleine forme… c’est à dire en pleine crise !

Une année de plus, Nate, le veuf halluciné, Ruth, la mère immature, David, l’homo parano, et Claire, l’artiste macabre, vont assumer tant bien que mal leur concubinage avec la mort sale. Celle des sous-sols des morgues et des toilettes mortuaires. Dans ce cadre – on peut l’imaginer – les névroses vont bon train…

Mais, malgré tout, les Fisher résistent. Ils résistent au désespoir, ils résistent à la fatalité, ils résistent à l’absence. Cette résistance finit par révéler l’humanité profonde de leurs personnages, qui nous font comprendre que la mort est le prix à payer parce qu’elle est l’exact envers de la vie.

"Six feet under" est probablement l’exemple le plus flamboyant de ce genre à part qui se développe depuis quelques années dans l’univers artistique de l’audiovisuel : « la série télé formatée HBO », du nom de la chaîne à péage Home Box Office, spécialisée dans les séries télés haut de gamme.

Des Sopranos à Ally Mc Beal, de The shield à The West wing, ces petits chefs d’œuvre ont littéralement supplanté un cinéma hollywoodien formaté, consensuel et conformiste.

De Cold case à Sex and the city, de 24 h chrono aux 4400, ces concentrés d’humanité ont renvoyé les séries françaises au néant de leur insignifiance (à l’exception notable de la série Engrenages récemment diffusée sur Canal +).

C’est ainsi que, déjà passionné par les grands ancêtres comme Le prisonnier (souvenez-vous : « je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre… »), Twin Peaks (mais qui a donc tué Laura Palmer ?), et même plus récemment le désopilant Friends (Central Perk contre Central Park), je pratique désormais sans modération la « HBO attitude » !

Bonjour chez vous !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout cela est parfait mais le temps passé au spectacle de ces séries certes d'un très grand intérèt, ne nuit il pas à la création théatrale?

Unknown a dit…

T'inquiète pas Bernard, ça progresse !

Anonyme a dit…

le "format HBO" est le dernier espace de création cinématographique alors que le cinéma n'a plus qu'un seul public: les ados de 16 à 25 ans. Ce sont les scénaristes même de ces studios qui le disent), outre que:
- s'ils devaient faire le même scénario en format cinéma, ils seraient obligés d'y rajouter 3 cascades, 2 accidents de voiture, 4 explosions au détriment de l'écriture;
- HBO n'étant pas lié à des indices de fréquentation (il s'agit de chaînes à péage) a repris à son compte la liberté créative des studios d'Hollywood des années 40, ou avec un vague synopsis on vous donne des fonds sans autre contrôle.
Pour information, la croissance d'HBO est telle que maintenant ils s'attaquent au cinéma...à voir.

Anonyme a dit…

j'ai hate de pouvoir rajouter un fragment;
mais également de découvrir une nouvelle pièce de théatre; je connais quelques acteurs qui piaffent d'impatience; pas moi bien sur

Anonyme a dit…

Magnifique : en lisant, je me disais: si il ne conclue pas sur le "Prisonnier", je lui parle plus!!
(au fait, j'ai toujours 2 cassettes à vous du numéro 6...)
Bisous